Garissa, la fin du voyage : poids de l'histoire et rôle de l'aide dans la sédentarisation des Somali de la North Eastern Province du Kenya
Institution:
Toulouse 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Since the beginning of the Nineties East of Kenya knows a strong growth of migrations. Initially related to the refugees fleeing the war which devastated close Somalia, they are now the fact of Somali herders of Kenya. It is easy to see in the migration the consequence of droughts and other climatic hazards. But, it is often forgotten that the Somali are accustomed to compose with the elements and that their very fine knowledge of the medium doubled of a great adaptability their made it possible to settle in these inhospitable regions. To understand why more than 50. 000 people came to fix itself in one decade in the bullas around Garissa (village of 29. 000 inhabitants to the census of 1989) it is necessary to relativize the place of the climatic risks to propose the real causes of the faintness of the nomads. The emergence of a crisis of the pastoralism during the twntieth century and, recently, the acceleration of the shifts in the population by the presence of the assistance are indeed elements impossible to circumvent for which wants to include/understand why thousands of nomads give up the pastorale life. We are indeed in this area of Kenya in front of a crisis of the pastoral world, which largely exceeds the framework of the economic situation. The process in progress clarifies the pangs of the nomadism and the consequences of the assistance on the local economies. The major crisis that currently the Somali of Kenya face bursts at the great day at the time of climatic risks, when the nomads, weakened, do not have any more an other alternative but the installation downtown. It raises consequently multiple questions about the future of this population, often perceived of an evil eye because of the history of the province, and the violent changes which the nomads must face in this migration of the last chance.
Abstract FR:
Depuis le début des années quatre-vingt-dix l'est du Kenya connaît une forte croissance des mouvements de population. D'abord liés aux réfugiés fuyant la guerre qui ravageait la Somalie voisine, ils sont maintenant le fait des nomades Somali du Kenya. Il est facile de voir dans la migration la conséquence de périodes sèches et autres contraintes climatiques. Mais l'on oublie souvent que les Somali sont habitués à composer avec les éléments et que leur connaissance très fine du milieu doublée d'une grande faculté d'adaptation leur a permis de s'installer dans ces contrées inhospitalières. Pour comprendre pourquoi plus de 50. 000 personnes sont venues se fixer en une décénnie dans les bullas (village en Somali) autour de Garissa (bourgade de 29. 000 habitants au recensement de 1989) il faut relativiser la place des aléas climatiques pour mettre en avant les causes réelles du malaise des nomades. L'émergence d'une crise du pastoralisme au cours du vingtième siècle et, plus récemment, l'accélération des mouvements de population par la présence de l'aide sont en effet des éléments incontournables pour qui veut comprendre pourquoi des milliers de nomades abandonnent la vie pastorale. Nous sommes en effet dans cette région du Kenya devant une crise du monde pastoral qui dépasse largement le cadre conjoncturel. Le processus en cours met en lumière les affres du nomadisme et les conséquences de l'aide sur les sociétés et les économies locales. La crise profonde qu'affrontent actuellement les Somali du Kenya éclate au grand jour à l'occasion d'aléas climatiques, lorsque les nomades, fragilisés, n'ont plus d'autre alternative que l'installation en ville. Elle soulève par conséquent de multiples questions sur l'avenir de cette population, souvent perçue d'un mauvais oeil en raison du passé frondeur de la province, et sur les changements -violents- que les pasteurs doivent affronter dans cette migration de la dernière chance.