Habiter un grand ensemble à Séoul : formes contemporaines du logement et pratiques de l'espace résidentiel en Corée du Sud
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
At the end of the XXth century, apartment complexes (ap'at'u tanji) are a dominant and very popular form of residential environment in Seoul. Following the rapid demographic growth (Seoul went up from 5 millions inhabitants to 10 millions between 1970 and 1990), the housing policy has been mainly oriented towards mass housing development. Thus, the cityscape has deeply changed. Apartment complexes seem indeed one of the key to study the transformation occurred in the Korean capital city during the period of rapid industrialization and modernization. The adopted prospective assumes that the cityscape is a sign to be analyzed and interpreted by the geographer. The research methods include an ethnographical approach, based on field research in seven seoulite tanji as case studies. The first part of the dissertation presents the historical context of the transformation of housing in Korea and in Seoul (industrialization, migrations from rural to urban), as well as the changes occurred in the urban network (mutation of the traditional urban structure). It ends on a typology of the tanji in Seoul, showing the difference between those, which are the residence of the Korean middle and upper classes, and the French "cites". The second part shows that the tanji are the expression of the political and economic system through which the authoritarian state led the national development. The last part analyzes the consequences of the change from the Korean style detached house to the western style apartment in the daily life of the inhabitants. Through the description of practices (uses of domestic space, social relationships within the family and with the neighbors), it concludes on the persistence of traditional behaviors, mixed with exogenous ones.
Abstract FR:
Les grands ensembles d'appartements (ap'at'u tanji) sont omniprésents dans la réalité quotidienne séoulite de la fin du XXe siècle. Corollaire du bond démographique qui a fait passer la capitale coréenne de 5 à 10 millions d'habitants entre 1970 et 1990, l'orientation de la politique du logement vers l'habitat collectif de masse a en effet modifié les paysages urbains qui se caractérisaient jusque-là par une ligne d'horizon plutôt basse. Les grands ensembles apparaissent ainsi comme une clé de l'étude des changements qui ont affecté Séoul et ses habitants au cours de la période de modernisation et d'industrialisation. A ce titre, la perspective adoptée, qui se fonde sur l'analyse géographique et l'interprétation du paysage urbain a suscité une démarche de nature ethnographique dans sept tanji sélectionnés comme cas d'étude. La première partie de la thèse présente le contexte historique de la mutation du parc de logement en Corée et à Séoul (industrialisation, exode rural) et la transformation de la morphologie urbaine (éclatement du tissu urbain traditionnel) qui en a résulté. Elle aboutit à une typologie des tanji à Séoul, qui montre l'écart qui existe entre les grands ensembles des banlieues françaises et les tanji de Séoul, très intégrés à la ville. La deuxième partie montre que les tanji sont l'émanation du système politico-économique mis en place par l'état autoritaire dans le développement national. La dernière partie analyse la portée de la modernisation du logement (passage de la maison individuelle de style coréen a l'appartement de style occidental) pour les habitants. Elle traite de l'utilisation de l'espace domestique et des sociabilités familiales et de voisinage et repère la persistance de pratiques traditionnelles.