Realidades diversas en la producción del espacio en Chiapas. La técnica del desplazo-despojo : Ciudades Rurales Sustentables, la construcción de los espacios de dominación
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
The state of Chiapas is located in the south-east of the United States of Mexico (E.U.M), neighboring the Republic of Guatemala to the south, and the Mexican states of Tabasco, Veracruz and Oaxaca. Historically, the space production in the state of Chiapas has been has been typically characterized by the displacement-dispossession of the original inhabitants of these lands. Since colonial times (16th -18th centuries) up to the twenty-first century, the forced transfer of population from one region to another established the basis and direction of population settlements. These historical decisions have been milestones and intersections in the development of these communities.The displacements took place in two different forms: the transfer from a settlement, a city established by the Spaniards, or the displacement from preexisting settlements in order to create what were then known as ‘Indian congregations. ‘The displacement or transfer of the indigenous population from their original land, was primarily focused on control and indoctrination through an authoritarian process: the locations to which the population were transferred, were selected by the Hispanic civil and religious authorities. The primary purpose was to exile and inhibit all underlying cultural practices, along with the loss of their land, property and all personal objects, discouraging their cultural practices in the newly founded settlements. Considering these differences, it is proposed that indigenous population transfers should be conceptualized as displacement-dispossession processes since colonial times in order to make clear and bring to light the millennial exile to which the indigenous groups in this area have been subdued and how these processes have impacted their latter settlementsDuring the twentieth century, the displacement process in Chiapas was heavily accentuated by the construction of hydro powered plants, hydrocarbon extraction, mines, industrial farming and other government approved projects for the extraction and exploitation of natural resources on these lands. These projects were not accompanied by due compensation programs towards the indigenous people who were displaced and affected by these actions until later on, when the Mexican government adopted certain international policies implemented by central countries fighting poverty. The first relocation program in the state of Chiapas is registered in the Motozintla municipality after the devastation of certain communities and areas due to the 1995 flooding. This plan towards the displacement process of indigenous communities continued under the false excuse of ‘force majeure causes.’ Natural disasters such as floods were alleged. A clear example of such a process was the establishment of four Sustainable Rural (SRC) in the municipalities of Ostuacán, Ixhuatán, Jaltenago and Santiago El Pinar. The increase in hydro powered and hydrocarbon extraction as well as mining caused the first three displacements. The SRC in Santiago El Pinar was strategically built in order to block the neighboring Zapatista autonomous municipality and their opposition to such projects. The displacement process of the indigenous communities in Chiapas produces a triple dispossession of their lands, the labor force and their production and social reproduction.
Abstract FR:
Historiquement, la production de l’espace dans l'état de Chiapas se caractérisée par des déplacements-dépossessions, depuis l'époque coloniale (XVIe-XVIIIe siècles) jusqu’au XXIe siècle. Le transfert de population à l’époque coloniale fonde les bases de la façon dont les colonies de populations seront dirigées, de comment le moment de la décision du transfert était considéré comme un point d'intersection dans la vie de la communauté. En particulier, identifier la différence entre le transfert d'une colonie, ville fondée ou appropriée par les Espagnols et le déplacement de colonies dans le but de fonder des congrégations « d’Indiens » ou devrions-nous plutôt dire, d’indigènes, d’autochtones.Le déplacement forcé des indigènes avait pour but de contrôler la population et de l'endoctriner. Ce type de transfert se démarquait par son caractère autoritaire : ce sont les autorités civiles ou religieuses qui choisissaient le lieu. La relocalisation avait pour ultime objectif l'exil et le changement ; le fait que les personnes amènent leurs objets, leurs pratiques et leur culture était la dernière des préoccupations. Les changements étaient massifs, c’est pourquoi on propose de conceptualiser les transferts des indigènes comme des processus de dépossession-déplacement à partir de la période coloniale. De cette façon on met en évidence l'exil, le déracinement, vécu par les peuples indigènes paysans et son impact sur le processus d’établissement dans un autre territoire.Le déplacement forcé entraîne des changements qui vont des modes de production aux modes de consommation, y compris les plus élémentaires comme l’alimentation. La rupture entre les travailleurs et leurs moyens de subsistance est imposée par des moyens politiques violents (comme les politiques de relocalisation auxquelles la population de Chiapas a été soumise). Par la suite, La fragmentation semble se reproduire régie par sa propre logique, sans l’intervention de politiques nouvelles : il suffit qu'une de ces politiques soit si violente qu'elle génère un changement radical.Le programme Villes Rurales Durables (Projet de déplacement de population développé en 2008 par le gouvernement (2006-2012) au Chiapas). Pour assurer la réalisation des programmes de déplacement-dépossession, comme dans le cas des Villes Rurales Durables, des événements destructeurs sont utilisés comme excuse : des dangers ou des risques pour les populations sont invoqués pour justifier déplacement. Une fois le territoire dégagé, les processus d'exploitation des ressources s'intensifient.