thesis

L'État dans tous ses états : géographie comparée des politiques agricoles au Pérou et en Équateur

Defense date:

Oct. 18, 2019

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Institution:

Paris 1

Disciplines:

Authors:

Directors:

Abstract EN:

This thesis compares spatial dimensions of public initiatives and their territorial implementations through agricultural policies in Peru and Ecuador. These two countries were not selected at random: they share an aspiration for decentralized decision making, but adhere to different political models. Peru holds to the principles of market economics, while Ecuador places greater emphasis on planning. How can a territory-based perspective be used to characterize agricultural policies in these two states with supposedly opposing political ideologies? What lessons can be drawn regarding the role of the State in agricultural development? Analysis of two public land organization projects reveals ways in which the two States prioritize different agriculture support strategies. The Peruvian initiative places greater emphasis on expansion of agribusiness, and has led to more significant negative impacts affecting established territorial structures. The Ecuadorian Ministry of Agriculture also implements support policies that are less selective and more heavily diversified. Nonetheless, these projects share a range of similarities: the States form alliances with major private companies; they fail to address both the challenges inherent in the ecological crisis and inequalities in access to land; they ignore existing territorial dynamics and local institutional structures; and they espouse an economic model based on exporting raw materials, to the detriment of any efforts to promote alternative forms of agriculture. Examination of project governance for these two initiatives shows that both States imposed vertical, hierarchical, and descending relationships on territorial collective structures, despite the competencies that they possess in the field of land organization. Finally, regardless of the ideologies that these governments hold, both States deploy the mechanisms of neoliberalism, defined as a system of governance based on the following elements: emphasis on the power of the State to centralize and impose vertical hierarchies; support for large-scale capitalist production structures; and delegation of responsibilities to local private organizations, while depriving them of any influence over policy making.

Abstract FR:

Cette thèse propose d’analyser les dimensions spatiales des politiques agricoles des États péruvien et équatorien et leurs inscriptions dans les territoires. Les deux pays de comparaison n’ont pas été choisi au hasard : ils sont tous deux décentralisés mais obéissent à des référentiels politiques différents. Tandis que le Pérou adhère à l’économie de marché, l’Équateur se positionne plutôt en faveur de la planification. Dans ces contextes, comment caractériser, depuis les territoires, les politiques agricoles de deux États à l’idéologie supposée contraire ? Quels enseignements en tirer sur le rôle de ces derniers dans le développement agricole ? L’analyse de deux projets d’aménagement montre que les États ne font pas les mêmes choix en termes de soutien agricole. Le projet péruvien se consacre davantage à l’expansion de l’agrobusiness et présente des effets territoriaux déstructurants plus nombreux que celui de l’Équateur. Les mesures de soutien du ministère de l’Agriculture sont également plus sélectives et moins diversifiées au Pérou. Néanmoins, des similitudes existent : les États réalisent des partenariats avec de grandes entreprises privées, ils ne font face ni aux difficultés d’accès au foncier de la paysannerie, ni aux enjeux de la crise écologique ; ils nient les dynamiques territoriales existantes et l’institutionnalité locale ; enfin, ils poursuivent un modèle économique basé sur l’exportation de matières premières sans réelle volonté de promouvoir des formes alternatives d’agriculture. Enfin, l’analyse de la gouvernance des projets révèle que les deux États imposent des relations verticales, hiérarchisées et descendantes aux collectivités territoriales et aux acteurs privés locaux de petite envergure. Finalement, indépendamment de l’idéologie de leur gouvernement, ces États mobilisent le néolibéralisme en tant que système de gouvernance fondé sur les principes suivants : en privilégiant un pouvoir d’État centralisateur et vertical, ils soutiennent les grandes structures de production capitalistes et, tout en responsabilisant les organisations privées locales, ne laissent à ces dernières que de faibles marges de manœuvre pour peser dans l’orientation des politiques.