Auto-langage gestuel et phonique chez les sourds : quelle approche pour l'apprentissage de la langue écrite?
Institution:
Toulouse 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Can the deaf learn to read without the help of phonological mediation? or is phonology an obligatory step to acquiring written language? this thesis on the didactics of acquiring written language in deaf subjects attempts to answer these questions. Basing our work, on the one hand, on the tests of conrad in the united kingdom (1964) and of klima and bellugi in the usa (1975), and on the other hand, on theoretical references concerning the cognitive approach to reading (identification processes of words, main models, etc. ), along with concepts such as bilingualism, identity, representation and past and present deaf culture, we tested several variables likely to influence the processes involved in the deaf acquiring written language. The fundamental idea is that the deaf, if totally deprived of the acoustic channel, cannot attain phonological consciousness, in such case, the visual-occular-motor channel resulting from sign language should generate a specifically gestural inner speech which may be assumed to partly compensate for the absence of phonic inner speech. Analysis of data enabled us to point out the importance of phonic inner speech and its role in the reading process, including for the totally deaf. Examination of results also enabled us to understand that lip reading, cued speech and other therapeutic aids constitute a source of phonological information used in the processes of identifying text. Furthermore, analysis of errors related to components of gestural signs (cheremes), along with observations made during writing task situations (didactic computer program),, confirm the existence of gestural inner speech in the deaf. The idea of a compensatory strategy based on gestural inner speech by deaf subjects making little use of phonic inner speech, however, could not be shown.
Abstract FR:
Les sourds peuvent-ils apprendre a lire sans le recours de la mediation phonologique? ou bien la phonoligie est-elle un passage oblige de l'acte lexique? ce travail de recherche sur la didactique de l'ecrit chez les sourds tente de repondre a ce questionnement. En nous appuyant d'une part sur les epreuves experimentales de conrad en grande-bretagne (1964) et de klima et bellugi aux etats-unis (1975), en nous servant d'autre part des references theoriques de l'approche cognitive de la lecture (processus d'identification de mots, principaux modeles etc. ) ainsi que des concepts tels que bilinguisme, identite, representation, historique et culture sourde, nous avons teste plusieurs variables susceptibles d'intervenir dans les processus d'appropriation de la langue ecrite chez les sourds. L'idee de base etant que les sourds profonds s'ils sont prives du canal acoustique ne peuvent acceder a une conscience phonologique. Dans ce cas, le canal visuoacculo-moteur induit par la langue des signes devrait engendrer un auto-langage specifiquement gestuel dont on peut supposer qu'il permet de compenser en partie l'absence d'auto-langage phonique. L'analyse des donnees nous a permis de mettre en evidence l'auto-langage phonique et son role dans le processus de lecture y compris chez les sourds profonds. L'examen des resultats nous a permis egalement de comprendre que la lecture labiale, le "cued speech" et plus generalement les aides reeducatives constituent une source d'information phonologique qui est exploitee dans les processus d'identification de mots ecrits. D'autre part, l'analyse des erreurs relatives aux composantes de formation de signes gestuels (les cheremes) ainsi que l'observation des donnees en situation de taches d'ecriture (logiciel d'application didactique) confirment l'existence d'un auto-langage gestuel chez les sourds. Cependant l'idee d'une strategie compensatoire reposant sur l'auto-langage gestuel par des sujets sourds qui procederaient peu a l'auto-langage phonique n'a pu etre demontree.