Campagnes ouvrières en France
Institution:
Paris 1Disciplines:
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Abstract EN:
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Abstract FR:
Aujourd'hui, un actif sur trois qui habite la campagne appartient à la classe ouvrière. Cette étude se propose donc d'expliquer la présence et le développement des ouvriers dans l'espace rural, non pas sur leur lieu de travail, comme cela a été fait le plus souvent jusqu'ici, mais dans celui de leur résidence. Dans un premier temps, la question est abordée à l'échelle de la France entière. L'analyse de la place des campagnes les plus ouvrières dans la diversité de l'espace rural français montre qu'elles se situent à deux échelles distinctes dans le processus de déconcentration urbaine : dans les campagnes anciennement industrialisées hors des aires métropolitaines, et dans certaines campagnes périurbaines. Le Haut-Jura constitue une région type pour l'analyse des premières. La vallée de la Bresle en Haute-Normandie, le Roannais et le Choletais lui sont comparés. L'accent est mis sur le caractère marginal de ces espaces, sur l'originalité de leur tissu industriel, et plus encore sur une réflexion relative à leur modèle de développement : doit-il être considéré comme exemplaire, comme cela a parfois été suggéré ? Les campagnes situées à la périphérie des villes industrielles sont traitées à partir de l'exemple de la Basse-Seine. Son étude éclaire les mécanismes qui permettent aux ouvriers d'y occuper une place de choix en dépit du progrès plus spectaculaire des "classes moyennes", ainsi que la structure de la société et son fonctionnement, en particulier les limites du processus de développement périurbain. La progression de la résidence ouvrière dans l'espace rural est lourde de conséquences. Ne participe-t-elle pas à une lente désagrégation de la culture de la classe ouvrière, telle qu'elle a pu se constituer pendant un siècle de concentration industrielle et urbaine ?