Réseaux contre nature : conservation, tourisme et migrations aux îles Galapagos (Équateur)
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The Darwinian theory explains Galapagos nature peculiarity, whose islands were used along history as an open space by foreigners. Ecuador strengthened its sovereignty on the archipielago thanks to international laws, but the creation of a national park led to a process of destruction of galapagos singularity. For once nature was valued by a mediatic conservation policy, tourism networks could link galapagos to the world : today, islands nature is sold as a show for hurried visitors, and national park management ensures the profitability of the network tourism enterprises, most of them coming from abroad. Galapagos being a new province of Ecuador, the governments of the 1970' and the 1980' developed the islands economy. But the actual policy aims to reduce the insular touristic supply and thus the attraction of this booming market for the ecuadorians immigrants, because the fast growth of Galapagos population is dangerous while an increasing part of the archipielago conservation relies on funds provided by "ecotourism". The loss of insular patterns in the landscapes as in the way of life of the population is a strong process in the four inhabited islands as in the national park : the population is becoming poorer because it is kept off tourism economy, and a growing part of the islanders relying on export fisheries jobs reject conservation. Though the elaboration of many management plans, conservationnist organisations have little means, so numerous and profitable lootings take place in the national park. This failure is also nature conservation's one : only a geodiversity preservation policy, disconnecting galapagos from some networks, could stop the continentalisation of the islands and save their ecological and human characteristics.
Abstract FR:
La théorie darwinienne explique la particularité de la nature des Galápagos, dont l'histoire est celle d'un espace ouvert pour usagers étrangers. L'Équateur consolide sa souveraineté sur l'archipel grâce au droit international, mais la création d'un parc national enclenche un processus de destruction de la singularité de ces iles. Car une fois la nature mise en valeur par une conservation médiatisée, le tourisme rattache les Galápagos au monde par ses réseaux. Cela débouche sur la mise en scène d'une nature consommée par des visiteurs pressés : le parc national est aménagé en fonction de la rentabilité des entreprises du tourisme de réseaux, pour la plupart extérieures aux iles, sur un marché en pleine expansion. Si une économie touristique insulaire était d'abord jugée indispensable pour peupler la nouvelle province et assurer ainsi l'intégration nationale, l'état a changé de politique. Aujourd'hui, la restriction de l'offre touristique insulaire prétend limiter une immigration dangereuse pour une conservation désormais en grande partie financée par l'"écotourisme". Mais l'état se heurte alors aux responsables politiques de l'archipel, appuyés par une population que des vagues d'immigration ont fait croitre vertigineusement. Les quatre iles peuplées ont différentes fonctions dans les réseaux enserrant les Galápagos (tourisme, migration, fonds publics, pêche d'exportation), fonctions se traduisant partout par une perte d'insularité et la paupérisation des habitants, qui rejettent la conservation parce qu'ils n'en reçoivent pas de bénéfices. Malgré de nombreux plans de gestion, les entités conversationnistes ont des moyens insuffisants, et le parc national est livré à de lucratives prédations. Cet échec est celui de la conservation de la nature : seule une politique de préservation de la géodiversité peut associer la sauvegarde de la biodiversité insulaire à celle du milieu ilien par le biais d'une déconnection des Galápagos des réseaux économiques qui entrainent la perte de leur singularité.