Textes et images de l'iconographie de la France (de 1840 à 1990) : essai d'iconologie géographique
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
In order to analyse a geographic iconography, one must take into account the form of the pictures, their distribution in a book and the meanings they are given by a text and a context. It is also necessary to estimate the degree of autonomy available to geography in a complex iconographic process in which congregate artistical, technical and political influences differently according to ages. Geographic iconography did not free from the artistical and ideological standards of "bourgeois" landscape contemplation as well as symbolical representation of national unity, before 1870. At the end of the xixth century, the map became the specific figure for geographers. Nevertheless pictures, even more and more realistic, were not really involved in both thinkings and discourses of geography. Vidal de la blache illustrated a scientific way of using photographs but the "geographie classique" did not really pursue his iconographic purpose, particularly when it illustrated france. From 1930 the universitary iconographic system was shaked by economic evolution and challenged in schools by the opposite inertia of traditional regionalist imageries. After 1950, the iconographic system of geographers broke up : universities prefered maps and statistics to figurative pictures whereas school geography was using them for illustrate the modernisation of the country. The crisis of geography changed the relation between geographers and pictures. In the 1980's, new pictures, both more scientific and more expressive, allowed geographers to retake their initiative in the contemporary iconographic system. Iconography of lands might even become a geographic theme because its images are strongly linked to these mental images underlying the modern collective representations of geographical space.
Abstract FR:
Pour analyser une iconographie géographique, il faut considérer la forme des images, leur disposition dans un livre et le sens que leur confèrent des stratégies de textualisation et de contextualisation. Il faut aussi apprécier l'initiative dont dispose la géographie dans un processus iconographique complexe mêlant des influences artistiques, techniques et politiques dont les rapports changent selon les époques. L'iconographie géographique ne s'est pas dégagée des normes artistiques et idéologiques de la contemplation bourgeoise des paysages et de la représentation emblématique de l'unité nationale avant 1870. A la fin du XIXème siècle, la carte est devenue la forme de représentation spécifique des géographes mais les images figuratives, même devenues plus réalistes, n'ont pas été incorporées aux discours et à la pensée géographiques. Vidal de la Blache a illustré une utilisation scientifique des photographies mais la géographie classique n'a pas vraiment suivi son projet iconographique, notamment pour illustrer la France. Dès 1930, la cohérence du système iconographique universitaire a été ébranlée par l'évolution économique et concurrencée, dans l'institution scolaire, par l'inertie des imageries régionalistes traditionnelles. Apres 1950, le système iconographique des géographes s'est dissocié : les universitaires préféraient les cartes et les statistiques aux images figuratives alors que la géographie scolaire les utilisait pour illustrer la modernisation du pays. La crise de la géographie a engendré un rapport diffèrent des géographes aux images. Dans les années 1980, la production d'images nouvelles à la fois plus scientifiques et plus expressives leur a permis de reprendre l'initiative dans le système iconographique contemporain. L'iconographie des territoires pourrait devenir l'objet d'études géographiques car ses images sont liées aux images mentales sur lesquelles s'appuient les représentations collectives modernes de l'espace géographique.