thesis

Les systèmes de villes dans l'espace-temps : effets de l'accroissement des vitesses de déplacements sur la taille et l'espacement des villes

Defense date:

Jan. 1, 1999

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Institution:

Paris 1

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

The studies of urban systems dynamics point out the concentration of the population in more and more big cities. One of the most significant factors which are suggested to explain this process is the increase of speed of transportation means. Taking into consideration that all inhabited places are "brought together" in a relative manner, we may assume that smaller cities are affected in their functions as stopping places in the exchange networks, or as exchanging points of goods and services for the local and surrounding population. The study of the evolution of french cities accessibility, between 1830 and 1990, shows that those which have lost accessibility are, in majority, small size agglomerations, and that they are characterized by a relative decline in the years following this period. In the same way, if we delimit the complementary region of central places by a threshold of two hours of accessibility, in the french departments of drome and ardeche during the xixth and the xxth century, we can establish that the smaller cities enter a phase of relative decline after being captured in the zone of influence of a bigger one, except if they are located in the industrial valley of rhone. In a european scale, the space of exchanges is also significantly modified by the change of speed, cost and facility of transportation. If we estimate the relative position of cities, using the model of population potentials and weighting the distances by speed and cost of transportation, we show that the cities which have the higher potentials correspond, from the XIIIth to the XVIIIth century, to the "centers of world-economy", identified by f. Braudel, and, at the XIXth and the XXth century, to the cities which compose the megalopolitan dorsal going from london to milan. Finally, fitting the distributions of french city sizes by a lognormal and a pareto law, we find that the concentration of the urban population has been decreased since 1975. However, we assume that this phenomenon has not to be interpreted as a break in urban evolution, but that it results from the choice of the definition of the city in France.

Abstract FR:

Les études portant sur la dynamique des villes mettent en évidence la concentration de la population dans des agglomérations de plus en plus grandes. Parmi les différents facteurs évoqués pour expliquer ce processus, l'accroissement de la vitesse des transports tient une place importante. Le rapprochement relatif des lieux atteint une partie des villes, en particulier les plus petites, dans leurs fonctions d'étape dans les réseaux d'échange ou dans leur fonction de desserte du territoire local et environnant. L'étude de l'évolution de l'accessibilité des villes françaises de 1830 à 1990 montre que les villes en perte d'accessibilité sont, en majorité, des agglomérations de petite taille, et qu'elles connaissent un déclin relatif dans les trente ou quarante années qui suivent. De même, en délimitant l'aire d'influence des lieux centraux de la drome et de l'Ardèche par un seuil d'accessibilité de deux heures, nous constatons que les petites villes captées dans l'aire d'influence d'une plus grande entre 1830 et 1930 entrent systématiquement en déclin relatif, dès lors qu'elles ne sont pas localisés dans l'axe dynamique de la vallée du Rhône. Le rapprochement relatif des villes modifie aussi les données de la compétition internationale, dans l'espace des échanges européens. En estimant la position relative des villes au moyen du modèle des potentiels, et en pondérant l'expression de la distance par le cout et le temps de transport, on obtient un classement qui permet de retrouver, du XIIIe au XVIIIe siècle, les villes identifiées par F. Braudel comme étant les plus compétitives, et, au XIXe et au XXe siècles, les étapes de la formation de la dorsale mégalopolitaine. Enfin, si la modélisation de la distribution des tailles des villes françaises montre que la concentration de la population urbaine diminue depuis 1975, on peut supposer que ce renversement de tendance ne traduit pas une rupture dans l'évolution de l'urbanisation mais s'explique par le critère de définition de la ville en France. En caractérisant la ville de Valence non plus comme une zone de bâti continu mais comme un champ de mobilité quotidienne délimité par un rayon d'accessibilité d'une demi-heure, on constate que les communes intégrées dans ce champ ont, à chaque époque, une croissance moyenne positive, alors que les communes qui les entourent sont, en moyenne, en déclin démographique.