L'être enseignant : analyse de la situation morale des enseignants du second degré dans l'institution scolaire aujourd'hui
Institution:
Lyon 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Universitary courses. But, when they practice, they face children whose connection with knowledge is quite different than the one they have had in university. So they are in a permanent tension, which is the main characteristic of the teachers' condition. That definites ontologically teacher's being. This tension may have negative effects when one of both terms is forgotten. That appears in corporative discourses from traditionnal school defenders. The production of positive effects comes through great efforts in order to rationalize, as if teachers needed excuses to be generous in teaching. It also comes through a great deal of universitary references, as if they allways needed remembrance of their legitimacy origines. When a teacher cannot manage the contradiction between university knowledge and school knowledge, he must accept the idea that knowledge is composite ; pupils become partners in the knowledge production instead of being teacher's knowledge receivers. Teacher's stress at holding both terms is nearly impossible to bear. To find a new balance, one should have a personal reflexion which needs a new vocabulary. Instead of transmission, one should speak about knowledge sharing.
Abstract FR:
Les enseignants du second degré doivent leur légitimité à des concours qui sanctionnent essentiellement des parcours universitaires. Mais ils exercent leur métier face à des élèves qui ont un rapport au savoir tout autre que celui qu'ils ont élaboré à l'université. Ils sont donc soumis à une tension permanente, qui est la caracteristique essentielle de la condition enseignante. Elle définit ontologiquement l'être enseignant. Cette tension peut produire des effets négatifs quand on oublie l'un des deux termes. C'est ce que l'on voit en particulier dans les propos corporatistes de certains defenseurs de l'éole traditionnelle. La production d'effets positifs s'accompagne de nombreux processus de rationalisation, comme si les enseignants avaient besoin d'alibis pour exercer leur générosité pédagogique. Elle s'accompagne aussi d'une accumulation de références universitaires, comme s'ils devaient toujours rappeler d'où vient leur légitimité. On s'aperçoit en effet que lorsque la contradiction entre les savoirs universitaires et les savoirs scolaires est trop forte pour que cette tension puisse être aménagée, l'enseignant est obligé de reconnaitre la complexité du concept de savoir ; les élèves apparaissent comme des partenaires dans l'élaboration du savoir plutôt que comme les récepteurs d'un savoir détenu par le maître. Dans ces conditions, les efforts des enseignants pour tenir les deux termes de cette tension sont à la limite du supportable. Seule une reflexion personnelle devrait permettre à chaque enseignant de trouver un nouvel équilibre. Cette réflexion passe par un changement de vocabulaire. Plutôt que de parler de transmission, on devrait parler de partage du savoir.