Les ports de pêche hauturière de Bretagne méridionale : étude géographique de la mutation d'un système halieutique
Institution:
BrestDisciplines:
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Abstract EN:
Southern Brittany fishing harbours are faced with a painful transformation. Following space organization and several disruptions during two centuries, the fishermen and their organization have controlled the system during the last time of prosperity (1980-1990) based on large wet trawlers fishing, in contradiction with the industrial and trade dynamics, started in 19th century because of fish canning industry. South Brittany vessels have enjoyed considerable financial supports ; including national, regional and europen subsidies, and very favourable conditions from the credit maritime (the major fishermen bank), semi-industriel and artisanal investments became more and more important while the own capital stayed at a low level. So the shipowners have been heavily indebted when the landings dropped because of overfishing after 1985 and more strongly because of prices collapsus in 1993 and 1994. These years, violent operations took place, especially the sackages at rungis and the figthy demonstration in Rennes. Emergency measures had been taken in 1993 and 1994 for appeasement. Structural adaptations are however necessary to stabilize the fishery sector in a region highly dependent on fishing. Indeed the fishmarket commands now a new system. As the legislation (fleet capacity according to ressources and m. A. G. P. , european policy), it orders to the fishermen and harbours many changes. Structural adaptations try to save a main activity. The fleet and the number of fishermen decrease. Some companies have difficulties to complete their crews. The harbours built new infrastructures and imagine how it is possible to guarantee quality, to know the catches before landing. They also try to limit the effect of the distance between the fisheries and the market but the changes sacrify activity, entreprises and fishers who also lost a part of liberty. The spatial scheme is save but it is not so strong than the old arrangement.
Abstract FR:
Les ports de pêche de Bretagne-sud sont confrontés à une douloureuse mutation. Apres deux siècles de structuration et de bouleversements, la dernière période de prospérité (1980-1990), fondée sur des chalutiers de pêche fraîche, a été celle d'un système dominé par les producteurs. Cela rompait avec la dynamique industrialo-commerciale née au milieu du 19e siècle. La flotte a bénéficié de conditions financières favorables en raison des soutiens publics (nationaux, locaux et européens). Les engagements semi-industriels et artisanaux ont atteint un niveau important alors que l'auto-financement était bas car les investissements intégraient des aides nationales et régionales ainsi que des conditions favorables auprès du crédit maritime. Les armateurs ont été lourdement endettés ces années lorsque les apports ont baissé, en raison de la surpêche apres 1985, et plus encore à cause de l'effondrement de 1993 et 1994. De violentes manifestations ont eu lieu, notamment les saccages de Rungis et les combats de rues à Rennes. Des mesures d'urgence ont été prises pour ramener le calme. La stabilisation de la pêche suppose pourtant des adaptations structurelles pour sauvegarder une région dépendante de la pêche. Aujourd'hui, en effet, une nouvelle logique s'impose : celle du marché dominateur auquel doivent se plier les producteurs. Les remèdes doivent aussi prendre en compte les conditions politiques (fin des régimes d'aides et les P. O. P. En accord avec la capacité des stocks, les contraintes européennes). La flotte décroît ainsi que le nombre de pêcheurs ; des armements peinent pour réunir les equipages. Les ports bâtissent des infrastructures et imaginent des solutions ; ils essaient de limiter les effets de la distance avec les pêcheries et le marché. La mutation est avancée mais elle s'opère au prix d'une perte d'activité, d'emploi et de liberté pour les pêcheurs. Ce qui est sauvé est donc un ensemble géographique affaibli.