L'enfant à l'école maternelle : entre résistance et soumission au projet éducatif et social
Institution:
Paris 8Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
At the time of the proclamation of the child as a separate actor, the educational and social project of the French nursery school reflects the political hope put on the children. The school wants to adapt the child to the "school shape" even before he or she has reached the age of compulsory education. He continues then to be considered as dependent on the project of the School and subjected to expectations from diverse educational institutions. This thesis is relies on literature by historians of education, on sources related to the knowledge of children and the historical evolution of their relevance in society, on works of childhood sociologists and institutional analysis. In order to methodologically bring together these concepts and theoretical framework, this study has an ethnographic orientation, including individual interviews with students and teachers, drawing made by the students while being interviewed, and observations made in several nurseries in Paris and its suburbs. The discourse of teachers reveals a paradoxical order experienced as constant tension by some students. The implementation of the school shape in nursery school seems to be more and more directed towards scholastic skills instead of towards the singular consideration of the children. Nevertheless, we note that their life is organized by a dialectic between dependence and relative independence. Subjected to the adult power, they can take the control of the situation, act, react. Along with the autonomy granted by the adults, the children conquer and create their own space of autonomy, according to their own interests. The stakes of this thesis is to bring this lighting.
Abstract FR:
À l'heure de la proclamation de l'enfant sujet et acteur à part entière, le projet éducatif et social de l'école maternelle française reflète l'espoir politique mis sur les enfants. L'école veut adapter l'enfant à la "forme scolaire" avant qu'il ait atteint l'âge de l'obligation scolaire. Il continue ainsi à être considéré comme dépendant du projet de l'École et soumis à des attentes de la part des diverses institutions éducatives. Cette thèse s'appuie sur des travaux des historiens de l'éducation, sur des sources liées aux savoirs clinico-pratiques sur l'enfant et sur l'évolution de sa prise en compte dans l'histoire, sur des travaux des théoriciens de la Sociologie de l'enfance et de l'Analyse Institutionnelle. Pour mettre en œuvre méthodologiquement ces conceptions et cadres théoriques, la démarche adoptée pour le travail de terrain suit une orientation ethnographique, avec des entretiens individuels avec élèves et enseignantes, des dessins réalisés par ces élèves lors des entretiens, et des observations faites dans quelques écoles maternelles de Paris et de la banlieue parisienne. Côté enseignants, leur discours relate une injonction paradoxale sous forme de tension constante. La mise en place de la forme scolaire en maternelle semble être plus tournée vers les compétences scolaires et non vers la prise en compte singulière des enfants. Pourtant, la vie des enfants est organisée par une dialectique entre dépendance et indépendance relative. Assujettis au pouvoir adulte, ils peuvent parfois prendre le contrôle de la situation, agir, réagir. En dehors de l'autonomie accordée par les adultes, ils conquièrent et créent leur espace d'autonomie à eux, en fonction de leurs intérêts.