La participation associative, une nouvelle voie politique ? : du désir de politisation ordinaire : effets politiques et construction d'une citoyenneté personnalisée dans l'expérience associative parisienne
Institution:
Sorbonne Paris CitéDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
The purpose of the thesis is to demonstrate that the decline of politics and its traditional institutions leads to a desire for ordinary politicization, thus leading to other ways of implications on the Parisian territory, especially for the younger generations. The association is one of them. By focusing on the meaning given to their involvement by our associative members, we will see in which case the association becomes a political alternative. To do this we are interested in the choice, the democratic experience lived in the organization, and the political effects of the latter on the committed individual as on his way of life. The desire for ordinary politicization can be defined by an individual's willingness to assume responsibility and self-determination in his own political trajectory. Resisting to the traditional societal institutions, he self-determines himself and builds a tailor-made, ordinary and daily policy that questions himself and the world with the same movement. Revisiting the processes of individualization of commitments, we are interested in this research on the links between individuals and collective action, self-project and social transformation. By the forms they authorize associations are becoming receptacles of the desire for ordinary politicization: thus, they participate in a reconfiguration of politics and public space. As for the sociologists of the School of Chicago, who conceived the social bond in relation to urban development, Paris seems to us to be a "social laboratory" in the observation of the transformations of the social bond in that it "amplifies, spreads and displays the most varied manifestations of human nature". All the associations in the survey are therefore located in Paris, i.e. they have their registered office or at least one activity there. We have set up a survey that triangles different investigative techniques into two main phases: a quantitative phase and a qualitative phase. We were able to observe twelve Parisian associations in continuous follow-up during twelve to sixteen months, interviewed a hundred individuals involved in associations, both individually and collectively (semi-directive interview and focus group) and generalized this via a questionnaire (n=820). The latter has enabled us to standardise the results and thus to see where this desire for ordinary politicization is most visible and shaped.
Abstract FR:
L'objectif de la thèse est de démontrer que le déclin du politique et de ses institutions traditionnelles mène à un désir de politisation ordinaire aboutissant à d'autres voies d'implications sur le territoire parisien notamment pour les plus jeunes générations. L'association est l'une d'entre-elle. En nous focalisant sur le sens donné à leur implication par nos associatifs, nous verrons dans quel cas l'association devient une alternative politique. Pour ce faire nous nous intéressons au choix, à l'expérience démocratique vécue dans l'organisation, et aux effets politiques de cette dernière sur l'individu engagé comme sur son mode de vie. Le désir de politisation ordinaire peut être défini par la volonté d'un individu de se charger d'assurer et d'assumer lui-même sa trajectoire politique. Résistant à l'institué, il s'autodétermine et construit une politique sur mesure, ordinaire et quotidienne qui interroge dans un même élan rapport à soi et au monde. Revisitant les processus d'individualisation des engagements, nous nous intéressons dans cette recherche aux liens entre individus et action collective, projet de soi et de transformation sociale. Par les formes qu'elles autorisent les associations deviennent donc des réceptacles du désir de politisation ordinaire : elles participent ainsi d'une reconfiguration du politique et de l'espace public. Comme pour les sociologues de l'école de Chicago, qui concevaient le lien social en relation avec le développement urbain, Paris nous semble être un "laboratoire social" dans l'observation des transformations du lien social en ce qu'elle "amplifie, étale et affiche les manifestations les plus variées de la nature humaine". L'ensemble des associations de l'enquête sont donc implantées sur le territoire parisien, c'est à dire qu'elles y ont leur siège social ou au moins une activité. Nous avons mis en place une enquête qui triangule différentes techniques d'investigation regroupées en deux grandes phases : une phase quantitative et une phase qualitative. Nous avons pu observer douze associations parisiennes en suivi continu durant douze à seize mois, interrogé une centaine d'individus impliqués dans des associations de manière individuelle et collective (entretien semi-directif et focus group) et généralisé cela via un questionnaire (n=820). Ce dernier nous a permis de standardiser les résultats et ainsi de constater dans quel domaine, ce besoin de politisation ordinaire est le plus visible et façonné.