Les médecins aliénistes, les psychopédagogues et la déficience mentale à la fin du dix-neuvième siècle : étude du service des enfants idiots de Bicêtre
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Paris 5Disciplines:
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L’objectif de cette recherche est une meilleure compréhension de l'action institutionnelle et éducative à l'égard de la population d'enfants appelés "déficients intellectuels". Sont étudiés, sous l'angle d'une analyse socio-psychologique et socio-anthropologique, les fondements de la notion de déficience mentale, en particulier les transformations théoriques entre l'approche de l'idiotie dans le champ aliéniste et l'émergence du concept d'arriération plus tard, au sein de l'institution scolaire. Plus profondément, le questionnement sociologique porte sur les soubassements idéologiques de cette évolution scientifique. Cet essai est étayé, méthodologiquement, par une analyse de contenu, analyse complétée par une étude monographique de l'institution asilaire de Bicêtre, de sa population et de ses fonctions sociales. Ce travail met en évidence l'organicité des troubles décrits au dix-neuvième siècle sous le terme d'idiotie, leur gravite et souligne la portée intégrative de l'action institutionnelle mise en œuvre à l'égard des enfants idiots, action symbolisée à cette époques par Bourneville, médecin aliéniste réformateur et homme politique influent sous la troisième république. En revanche, cette recherche tend à faire apparaitre le caractère plus idéologique qu'objectif du concept d'arriération dont le prolongement terminologique est aujourd'hui le "déficient intellectuel léger". Dans la réalité, cette notion renverrait davantage à une forme d'anomie qu'a un déficit intellectuel inhérent à l'individu. Les classes de perfectionnement auraient une fonction essentiellement délégatoire à l'égard d'enfants en marge des normes culturelles institutionnelles.