Projets d'écoles, projets de classe ? : conséquences sociologiques d'une réforme de type volontariste dans un contexte ambigu
Institution:
Paris 5Disciplines:
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La loi d'orientation de juillet 1989 étend au premier degré les projets d'établissements. Aussi, à partir de septembre 1991, l'ensemble des projets d'écoles, documents contractuels pluriannuels destinés à appliquer localement les curricula définis nationalement, constituent-ils la mise en oeuvre de la politique éducative de la France au niveau de ce segment. Or, tout cela intervient dans un contexte pédagogique parfaitement adapté à la sélection de l'élite républicaine, mais incapable en revanche de gérer l'hétérogénéité d'élèves dont chacun est désormais placé "au centre du systeme éducatif". S'ensuit un profond désarroi de la majorité des maitres du premier degré, qui n'avaient pas été préparés - et tardent à l'être - à l'indispensable mutation professionnelle. Dans ces conditions, les projets d'écoles allaient-ils produire les effets qu'on en attendait ? Plus simplement, allaient-ils être neutres ? Au terme de cette enquête, et après comparaison sur quatre ans des performances d'un échantillon d'élèves répartis sur quatre secteurs de collèges, il apparaît qu'aucun des projets d'écoles concernés ne débouche sur un processus de démocratisation généralisée. Qu'il s'agisse de leurs effets généraux, ou de certaines de leurs actions spécifiques, ils ne parviennent qu'à accentuer la relégation des élèves les plus démunis des trois formes de capital, et en particulier de la forme culturelle. Les catégories sociales "moyennes" bénéficient bien, parfois, au cycle 2, de leurs effets, mais à la fin du cursus élémentaire, la hiérarchisation classique se reconstitue, assortie même dans la plupart des cas, d'un bénéfice accru pour les catégories "supérieures". On en conclut que l'école, mal équiéee pour répondre à sa nouvelle mission, reproduit les rapports de dominance, tout en façonnant l'espace social prévu - ou requis - en fonction d'enjeux économiques.