Education et décentralisation au Mali : enjeux et réalités des dynamiques d'appropriation locales (Cas des communes de Dombila, Markala, Kati et Commune V du district de Bamako
Institution:
Paris 8Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The decentralization of the school system in Mali is a new public management of educational policy. The purpose is to fit better the school to the local realities and to the local government agencies while supporting the system effectiveness, the democratization and the mobilization of the actors. The present study is interested in the stakes of the appropriation of this new policy by the local actors (teachers and administrators, parents of pupils, local government agencies, Teaching Center of Animation CAPE) in four communes (Dombila, Markala, Kati, Commune V of the district of Bamako), located in rural or urban environment. Our investigations show that there are some difficulties of appropriation which are explained by the precariousness of the means, the quality of human resources. Only the actors who are convinced to be able to benefit direct from this policy defend it. The actors who are likely to be weakened or to be more solicited resist. The decentralization of education had contradictory effects in urban environment that in rural one. On one hand, the Community schools which multiplied in rural environment under the effect of the fandenya entail high expenses for parents, who ask for a municipalization of their schools. On the other hand, these same types of schools in urban environment benefit from the assistances granted by the State but evolve/move like private institutions. Lastly, the mobilization of the actors in particular of the parents of pupils is not carried out. We could observe different conflicts, specially about the implementation and the role of the CGS, which are new bodies of management of the schools. The APE which assumed this role a long time withdraw, or try to be maintained or to recover the news gives in their favour. So we could analyze different forms of conquest of the school leadership which are based on three logics : Community, democratic and sociocultural of acculturation. Each one is influenced either by tradition and ancient people' power, or by formal and abstract networks or influential personalities. The transformation of educational establishment becomes a stake of power, an arena subjected to many conflicts (power, legitimacy, values, competences, economic)
Abstract FR:
La décentralisation de l'école au Mali est un nouveau mode d'aménagement de l'institution scolaire. Elle a pour but de rapprocher davantage l'école des collectivités locales tout en favorisant l'efficacité du système, la démocratisation et la mobilisation des acteurs. La présente étude s'intéresse aux enjeux de l'appropriation de cette nouvelle politique par les acteurs locaux (enseignants, parents d'élèves, collectivités locales, Centre d'Animation Pédagogique- CAP-) dans quatre communes (Dombila, Markala, Kati, Commune V du district de Bamako). De nos investigations, il ressort qu'il y a des difficultés d'appropriation qui s'expliquent par la précarité des moyens, la qualité des ressources humaines. Seuls les acteurs qui sont convaincus de pouvoir tirer un profit direct de cette politique la défendent. Les acteurs qui risquent d'être affaiblis ou d'être davantage sollicités résistent. La décentralisation de l'éducation a eu des effets contradictoires du point de vue de la démocratisation en milieu urbain ou en milieu rural. D'un côté, les écoles communautaires qui se sont multipliées en milieu rural sous l'effet du fandenya constituent une lourde charge pour les parents d'élèves qui demandent une municipalisation de leurs écoles. En revanche, ces mêmes types d'écoles au niveau urbain profitent des aides accordées par l'Etat mais évoluent comme des structures privées. Enfin, la mobilisation des acteurs notamment des parents d'élèves ne se réalise pas. Ceux-ci surtout en milieu urbain se "déchirent" dans la mise en place des CGS, nouveaux organes de gestion des écoles. Les APE qui ont longtemps assumé ce rôle se rétractent, ou bien cherchent à se maintenir ou à récupérer la nouvelle donne en leur faveur. Il en résulte des formes de conquête du leadership scolaire qui se fondent sur trois logiques : communautaires, démocratiques et socio culturelles d'acculturation. Chacune est influencée soit par les pouvoirs traditionnels ou la gérontocratie soit par des réseaux formels et informels ou des personnalités influentes. La transformation de l'institution scolaire devient donc un enjeu de pouvoir, une arène soumise à de nombreux conflits (pouvoir, légitimité, valeurs, compétences, économiques).