Les investissements étrangers dans l'agrobusiness en Afrique : accaparements fonciers ou facteurs de développement ? : les paradoxes de la République du Congo
Institution:
Aix-MarseilleDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
The increase in the world population feeds debates on access to food and questions the role of agriculture and access to land to achieve food self-sufficiency. The most popular forms of agriculture and land management in the prevailing world economic system are agribusiness at the expense of family farming and private ownership at the expense of the commons. Yet within the international financial organizations, this capitalist, energy-consuming and environmentally costly model is under discussion and hybrid forms are encouraged. In this global context, this question concerns the strategy of massive land acquisitions by agribusiness as a means of achieving food self-sufficiency in the Congo. The food supply of the Republic of Congo, characterised by a small rural population and a destructured peasantry, depend since the 1970s of imports thanks to the income from oil revenue. In this context, for the last ten years, the Congolese government has been calling foreign investors to increase national agricultural production. At the same time, a land reform introducing securitization is gradually being put in place. Despite the low labor requirements of agribusiness, foreign agricultural enterprises followed are getting poor yields. The weak rural population and the weakness of peasant agriculture both results from the politic of the rentier state indebted, which has abandoned its rural areas to the benefit of its two political and economic poles, Brazzaville and Pointe-Noire, constituting indirectly a brake on agricultural intensification and to local development.
Abstract FR:
L'augmentation de la population mondiale nourrit les débats sur l'accès à l'alimentation et interroge le rôle de l'agriculture et du foncier pour accéder à l'autosuffisance alimentaire dont les formes privilégiées dans le système économique mondial dominant sont l'agro-industrie, aux dépens de l'agriculture familiale et la propriété privée, aux dépens des communs. Pourtant, au sein même des organisations financières internationales, ce modèle capitaliste, énergivore et au coût environnemental important est en discussion et des formes hybrides sont encouragées. Dans ce contexte global, cette thèse questionne la stratégie des acquisitions massives de terres par l’agrobusiness comme moyen d’accéder à l’autosuffisance alimentaire au Congo. L'approvisionnement alimentaire de la République du Congo, caractérisée par un faible peuplement rural et une paysannerie déstructurée, dépend depuis les années 1970 des importations grâce aux revenus de la rente pétrolière. Depuis une dizaine d'années, le gouvernement congolais appelle des investisseurs étrangers pour augmenter la production agricole nationale. Parallèlement, une réforme foncière introduisant la titrisation est progressivement mise en place. Malgré les faibles besoins en main-d'œuvre de l'agro-industrie, les entreprises étrangères agricoles suivies obtiennent des rendements médiocres. Le faible peuplement rural, comme la faiblesse de l’agriculture paysanne résultent tous deux des politiques de l’Etat rentier endetté, qui a abandonné ses zones rurales au profit de ses deux pôles politique et économique, Brazzaville et Pointe-Noire, constituant indirectement un frein à l'intensification agricole et au développement local.