Le bilinguisme dans l'école de la République ? : Le cas de la Corse
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Abstract EN:
The aim of this study is to paint a historical portrait of the Corsican language : how does a vernacular that was relegated to the status of a patois in a long national cultural tradition become a language ? To what extent is this new linguistic status compatible with globalization and with the traditional social educational project as defined by the classic republican model ? Two methodological approaches were taken in order to answer these questions. First, the study has a pluridisciplinary base, drawing on general political history, educational disciplines, and also the sociology of education (in particular, the sociology of knowledge and sociological approaches to the curriculum). In each section of the work, this pluridisciplinary approach is set out through the presentation of relevant data that are analysed both in detail and in relation to the wider context. Four main sections lay out the study of Corsican as a language and as an educational discipline. The first section is devoted to the emergence of a new linguistic identity in France. The second section examines in details the relationship between language and nation in the Third Republic. The third section takes up the way that positivistic approaches to knowledge claiming to work towards the common good were challenged and gave rise to legislative and policy advances as well as on-the ground initiatives. The fourth and final section explores several issues ; it documents current practice in bilingual education through the law of January 2002 ; illustrates the originality of approaches to language education that are founded on plural norms and closes with a reflection on multiculturalism within and "old" Nation-State that is taking place in a new and evolving global context.
Abstract FR:
Cette étude vise à dresser une sorte de portrait historique de la langue corse : comment un vernaculaire relégué au rang de patois par une longue tradition culturelle nationale devient-il une langue ? Dans quelle mesure cette affirmation linguistique est-elle compatible avec la mondialisation et avec quel projet traditionnel de socialisation de la jeunesse défini par le modèle républicain classique ? Pour répondre à ces questions, on a procédé ici à un double choix méthodologique. Premièrement plusieurs approches disciplinaires sont mobilisées : l'histoire politique générale, celle des disciplines scolaires, mais aussi la sociologie de l'éducation, à travers la sociologie des savoirs et celle du curriculum. Deuxièmement, au croisement voulu de différentes disciplines s'ajoute une procédure de travail qui, pour chaque partie, consistera à présenter les faits et à les mettre en relation avec un contexte général afin de les analyser avec la pertinence nécessaire, une fois rassemblées les données indispensables. Quatre parties vont permettre la mise en objet du corse en tant que langue et en tant que discipline scolaire. La première se voit entièrement consacrée à l'émergence d'une identité linguistique nouvelle en France. La seconde partie traite spécifiquement du rapport langue-nation sous la IIIe République. La troisième partie s'ouvre sur la remise en cause du socle positiviste des savoirs scolaires, qui s'incarne dans le modèle de l'intérêt général ; on passe ensuite à l'émergence d'une revendication qu'accompagnent des avancées législatives et réglementaires ainsi que des initiatives de terrain. La quatrième et dernière partie explore différentes pistes ; elle dresse le bilan actuel de l'existant, de l'enseignement bilingue à la loi de janvier 2002 ; elle fait également état de l'originalité de l'enseignement d'une langue à norme et pose, in fine, dans un contexte global en mouvement, la question de la pluralité culturelle dans un vieil Etat-Nation.