thesis

Carrières scolaires et recompositions identitaires des jeunes d'origine portugaise : au-delà des silences, entre complaisance et résistance

Defense date:

Jan. 1, 2007

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Institution:

Bordeaux 2

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

Despite the fact that Portuguese community is one of the biggest communities in France, it illustrates itself by its discretion. Identity, path and life of Portuguese young people of France do not obviously constitute an object of concern. Social indifference and the anonymity of this community, relegated to the row of immigrants without problems, make it fall in the lapse of memory. Young people are however confronted with slow school and social rises. This weak progression can be explained by perverse effects of the benevolent-paternalist judgements of teachers. Through those social representations, teachers assign tacitly pupils with particular place in the social system and thus in the school system. Family and cultural nurture are also implied in those school paths; Portuguese parents develop the culture of work. Young people know little about their origin culture and they confront themselves with soft stigmatization. This prevents them from making their identity visible. Between repulsion and attraction, values of soil, morality, family, and work are simultaneously respected and criticized. Indeed, young people reconsider their communitary, pragmatic and alienating effects. Resentments are born within the group, between a part that tends to be resigned and the other that wants to resist. Young people try to step up a complexed image of them. They increasingly invest themselves in studies, and try to show their culture to other people. They want to testify of their difficulties in terms of school, work, social, identity, as young people from immigration, deeply attached to their roots.

Abstract FR:

La communauté portugaise s'illustre en France par sa discrétion, bien qu'elle soit l'une des populations étrangères les plus nombreuses. L'indifférence sociétale, scientifique et politique, comme l'anonymat de cette communauté, reléguée au rang d'immigrés sans problèmes, finissent par la faire tomber dans l'oubli. Les jeunes se distinguent pourtant par une lente ascension scolaire et sociale. Les raisons de cette faible progression se comprennent par les effets pervers des jugements enseignants, de type bienveillant-paternaliste, sur les mécanismes d'assignation tacite des élèves, à une place particulière dans le système social et donc scolaire. Le cadre familial et culturel est aussi impliqué dans ces parcours scolaires, les parents portugais valorisant la culture du travail. Les jeunes se confrontent à une douce stigmatisation qui les empêche de rendre leur identité visible, d'autant plus qu'ils connaissent mal leur culture d'origine. Entre répulsion et attraction, les valeurs du terroir, de moralité, de la famille et du travail, sont encensées, comme elles sont simultanément critiquées, les jeunes reconsidérant leurs effets concentriques, pragmatiques et aliénants. Des ressentiments naissent au sein du groupe, entre une partie qui tend à se complaire et l'autre qui veut résister. Face à une identité portugaise complexée et une situation sociale décevante, les jeunes ayant accédé aux études, tentent de valoriser leur appartenance, en la diffusant publiquement par-delà l'enceinte communautaire. Ils veulent faire part de leurs difficultés scolaires, professionnelles, sociales, identitaires, en tant que jeunes issus de l'immigration, profondément attachés à leurs racines.