Du mythe à la rencontre en territoire Pueblo et Navajo : autour des patrimoines mondiaux de Chaco culture, Mesa Verde et Taos Pueblo
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Native American sites inscribed on the World heritage list ; Chaco culture, Mesa Verde and Taos Pueblo have the uniqueness to be linked with living cultures from which their descendants have kept memory of these places. Thanks to NAGPRA law, these heritage (except Taos) have been officially culturally affiliated to tribes from the Four-Corners region (UT, CO, NM, AZ). In the first chapter, dynamics around federal federal recognition are exposed to tribes from the Four-Corners region (UT, CO, NM, AZ). In the first chapter, dynamics around federal recognition are exposed, in order to understand the advantages of the presence oc cultural heritage sites in the process of legitimacy of these “First Americans”. These phenomena are then exposed in a heritage context in order to observe the way they reflect on the local touristic scene, through the patrimonialization of the National Parks. By putting patrimonialization of federal and tribal territories in perspective, the goal is to define who produces today this heritage and what their process of constrcutions are. In the National Parks, the heritage scene, doubly influenced by American and native American cultures, has evolved in response to historical, political, economic, but mostly identity. Finally, the study continues on the gaze tourists have upon those heritage and cultures in order to observe the phenomenon at a touristic scale. As a result, we can discover if these recent cultural modifications that affect Native American heritage can be seen in the approach of these “one-day” visitors.
Abstract FR:
Cette thèse aborde les perceptions culturelles portées sur des cultures minoritaires, celles des tribus pueblos et navajos, à travers le patrimoine auquel elles sont culturellement affiliées. Les sites amérindiens inscrits au Patrimoine Mondial, Chaco Culture (Chaco Canyon et Aztec Ruins), Mesa Verde et Taos Pueblos (Ve -XIVe s.) ont ainsi la particularité d’être rattachés à des cultures vivantes, dont les représentants ont gardé la mémoire des lieux animés par la présence de leurs ancêtres, à travers leurs traditions orales. À ce titre, par l’application de la loi NAGPRA, ces patrimoines, classés aussi en tant que Parcs Nationaux, à l’exception de Taos Pueblo, ont par conséquent été officiellement affiliés à des tribus actuelles vivant dans la région des Four-Corners (Utah, Colorado, Nouveau-Mexique et Arizona). Dans une première partie, les dynamiques autour des reconnaissances fédérales sont exposées afin de comprendre l’avantage d’une présence de patrimoines culturels dans les processus de légitimité de ces « Premiers Américains ». Par ailleurs, l’évolution des programmes éducationnels en histoire permet aussi de souligner les dynamiques culturelles qui existent entre ces cultures aux États-Unis ; ces deux exemples mettent en relief la façon dont les définitions culturelles, sociales et historiques de chacune peuvent affecter les perceptions qu’a une culture sur une autre ou même sur sa propre culture. En deuxième partie, nous abordons plus en détail ce phénomène dans un contexte patrimonial afin d’observer la manière dont il se reflète sur la scène touristique locale, à travers la patrimonialisation des Parcs Nationaux, et plus largement des sites historiques pueblos. Par la mise en perspective de la patrimonialisation des territoires fédéraux et tribaux, il s’agit de définir qui produit aujourd’hui ce patrimoine et quels en sont les processus de construction. La patrimonialisation aux États-Unis, dont le Gouvernement Fédéral en est l’initiateur avec l’instauration de Parcs Nationaux comme paysages culturels, résulte ainsi d’une démarche intégralement euro-américaine ; à 3 l’aube du XXIe s., elle fait pourtant le choix, au fil des consultations tribales, d’entrer dans une nouvelle ère par l’intégration de notions issues d’autres cultures. En parallèle, cette démarche contribue à la mise en place de nouvelles perceptions patrimoniales en terres tribales ; ainsi, ces populations natives font de plus en plus le choix d’adopter le processus de patrimonialisation à « l’Occidentale », et ceci en franchissant les limites de leurs propres perceptions patrimoniales, afin d’adopter un modèle touristique basé sur la gouvernance des parcs et musées nationaux. Elles affichent cependant une forte prise de contrôle sur la « commercialisation » de leurs cultures ; par là même, il s’agit de renverser les tendances du siècle dernier au cours duquel elles perdirent tout contrôle sur ces imaginaires géographiques de l’ « Indien en voie de disparition » qui se développèrent à leur insu. Cette production patrimoniale, à double sens, s’étend donc au-delà de la scène patrimoniale des Parcs Nationaux et est affectée par de nombreux autres facteurs, idéologiques, historiques, politiques, économiques, mémoriels, mais surtout identitaires. Ainsi, chaque promoteur concerné par cette mise en patrimoine, acteur ou « supposé » actant (indigène), contribue à un changement de regard porté sur les descendants de ces sites, à travers ce processus de patrimonialisation. Enfin, l’étude prolonge cette hypothèse par le regard porté par les touristes eux-mêmes sur ces cultures et patrimoines, afin d’observer ce phénomène à l’échelle touristique ; ainsi, nous pouvons découvrir si ces modifications culturelles récentes, qui semblent affecter le patrimoine amérindien du Nouveau-Mexique et du Colorado et par conséquence la culture transmise par les diverses équipes du National Park Service, se dénotent aussi dans la démarche de ces visiteurs « d’un jour ».