Métropole de l'endroit et métropole de l'envers : décroissance urbaine, vieillissement et mobilités dans les périphéries de l'aire métropolitaine d'Osaka, Japon
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
In Japan, the suburbia used to represent a space where an affluent middle class could realise its home-ownership aspirations. But these suburbs are now vulnerable to cumulative processes of decline which are deteriorating daily access to urban resources. Such changes raise precursory questions about the necessity to adapt growth-based paradigms to the challenges of suburban aging. Our thesis analyses them through the lens of evolving mobilities in the Ōsaka metropolitan area. It opens the way for an integrated approach to the impacts of the neoliberal hybridization of the Japanese Developmental State on the country’s second-city region, whose dynamics are destabilized by the Tōkyō uni-polar concentration and shrinking demographics. First, our theoretical framework articulates international debates on the globalization of the shrinking city phenomenon, to Japanese research who questions the links between urban de-growth, ageing and mobilities by drawing on Western concepts. Then, a multilevel mapping of the relations between de-growth and mobilities serves to test our hypotheses. Our results show that depopulation trends in suburban areas are reinforced by inward mobilities, a recentralization of real-estate development and a rescaling of railway networks. It makes sense within a context where a reversal of planning paradigms is meant to restore Tōkyō’s competitiveness and legitimized by compact city discourses. These processes reshape the traditional division of Japan’s territory between omote (front, globally connected) and ura (back, hinterland). Our work finally relies on the findings of field studies conducted inside two surburbs of Ōsaka. The socio-residential specialization and individual practices observed there lead us to discuss the benefits and limits of the hometown-making strategies designed to attract new residents. These results flesh out a picture of an everyday relation to the suburban way of life that is more complex than the belief in its rejection by the Japanese, young and old.
Abstract FR:
Les couronnes périurbaines des métropoles du Japon, où s’est installée une classe moyenne enrichie par la Haute croissance, sont aujourd’hui soumises à des processus cumulés de déclin qui détériorent l’accès quotidien aux ressources urbaines. Ces mutations soulèvent des questions pionnières sur les enjeux du vieillissement des espaces périurbains, que cette thèse analyse au prisme de l’évolution des mobilités dans l’aire métropolitaine d’Ōsaka. Sont ainsi mesurés les effets de l’hybridation néolibérale de l’État développeur japonais sur les recompositions d’une métropole touchée par la diminution en cours de la population nationale. L’approche théorique de cette thèse articule les débats internationaux sur les villes en décroissance à des sources japonaises interrogeant les liens entre déclin urbain, vieillissement et mobilités grâce à l’usage de concepts occidentaux. Cette grille de lecture appuie une cartographie pluri-scalaire des interactions entre déclin urbain et mobilités dans l’aire métropolitaine d’Ōsaka. Les résultats montrent comment le déclin des banlieues, attribué au vieillissement démographique, est aussi le pendant d’une recentralisation des trajectoires résidentielles, de la production immobilière et des activités des opérateurs ferroviaires. Ces processus traduisent un renversement des paradigmes d’aménagement visant à maintenir la compétitivité de Tōkyō, que la promotion de la ville compacte sert à légitimer, et ils accentuent le déclin des banlieues peu attractives, où la motorisation progresse. A l’épreuve de la spécialisation socio-résidentielle et des pratiques individuelles observées grâce aux enquêtes de terrain qui complètent ce travail, cette thèse discute les apports et limites des stratégies d’ancrage choisies par les acteurs locaux pour résister à la force des centralités métropolitaines. Il s’ensuit une dualisation des relations à la ville qui reconfigure à l’intérieur des agglomérations un découpage de l’espace entre Japon de l’endroit et de l’envers. Il en surgit un récit plus complexe que celui d’un rejet de la vie périurbaine au Japon.