Abstract FR:

Depuis la loi de 1971, et pour répondre aux besoins en évolution de la société, la formation continue a connu un accroissement lui conférant, en France, le statut de secteur économique. Ses agents ont développé des compétences diversifiées, leur professionnalisme est reconnu mais ils évoluent toujours aux frontières de la profession. S'ils ont acquis une part des attributs de la profession-type, ils ne peuvent toutefois démontrer la possession d'un savoir préalablement délimité. Le processus ainsi défini adopte une perspective exclusive d'accès au savoir selon le modèle de la science appliquée quand les métiers de la formation -comme toute néo profession- ont produit, diffuse et utilise leurs propres savoirs. Il convenait ainsi d'observer la production du savoir (science et compétence) de formateur, en posant l'hypothèse d'un mouvement de « professionnalisation expérientielle » se caractérisant par une dynamique entre expérimentation et conceptualisation, selon le modèle nord américain de la formation expérientielle. Cette problématique a conduit à postuler la mise en interactions de savoirs formels, expérientiels et existentiels, en s'ouvrant alors au courant germanique de la Bildung. Afin de vérifier la possession des attributs de la profession et d'explorer les voies de constitution du savoir à soumettre nécessairement à la validation sociale, cette recherche a questionné, selon deux méthodologies, une population représentative des métiers de la formation : les stagiaires ou titulaires d'un DESS. Une enquête établit l'état de possession des attributs types en examinant systématiquement les facteurs influençant la réussite au diplôme, passeport pour l'accès au statut de profession. L'analyse anthopo-formative de récits de vie démontre les liens entre les trois dimensions du savoir de formateur et particulièrement les fondements expérientiels et existentiels du savoir formel.