Formation et transmission intergénérationnelles de la mémoire de situations extrêmes : contribution au récit de vie comme art formateur de l'existence
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Abstract EN:
The transported convicts, swmped by the horror of which they were witnesses, anticipate that they should speak, to say what they saw or underwent. But to speak is very often over theur forces. The survivor feels a so strong turnover that he spreads from it inevitably his children; The domestic unspoken weighs then of all its weight, what is not without consequence on the domestic dynamics : installation of the silence, fear to communicate and to exchange, fear to face the other one. As long as in the families, the unspoken was not able to be clarified with every member, aftereffects are passed on then from similar to children and tracks remain during several generations. Is it possible to go out of the rehearsal of the aftereffects of extreme situations, by letting the evil say itself in the following generations ? This tragic and crucial problem is treated frontally in a problematic of existential search-forming which places transmission between generations between information, autotraining and coforming. The used methodology is that of the interactive, dialogical model of the story of life. This model is used at the same moment in a implied and distanced way, within the family of the autor, crossing word and listening of three generations. Formative/transformative effects of the story of life for the transported convict are finely analyzed. Second generation is discpovered as thet of the silence and the third as that of the differentiation of the transmission. It's as if the filter of the years and of ages allowed a finer metabolisation of the expression. Besides these knowledge by the subtle pragmatics of commitment and distance which operate these crossed stories of lives, this research contributes to develop an original methodology of the story of life as formative art of the existence.
Abstract FR:
Les déportés, accablés par l'horreur dont ils ont été témoins, pressentent qu'ils devraient parler, dire ce qu'ils ont vu ou subi. Mais parler est bien souvent au-dessus de leurs forces. Le survivant ressent un bouleversement tellement fort qu'il en écarte nécessairement ses enfants. Le non-dit familial pèse alors de tout son poids, ce qui n'est pas sans conséquence sur la dynamique familiale : installation du silence, peur de communiquer et d'échanger, peur d'affronter l'autre. Tant que dans les familles, le non-dit n'a pu être élucidé par chaque membre, les séquelles se transmettent alors de parents à enfants et les traces subsistent durant plusieurs générations. Est-il possible de sortir de la répétition des séquelles des situations extrêmes, en laissant le mal se dire aux générations suivantes ? Ce tragique et crucial problème est traité frontalement dans une problématique de recherche-formation. La méthodologie utilisée est celle du modèle interactif, dialogique du récit de vie. Ce modèle est utilisé d'une façon à la fois impliquée et distanciée, au sein de la famille de l'auteur, croisant la parole et l'écoute de trois générations. Les effets formateurs / transformateurs du récit de vie pour le déporté sont finement analysés. La deconde génération est découverte comme celle de la différenciation de la transmission. C'est comme si le filtre des années et des âges permettait une métabolisation plus fine de l'expression. Outre ces éclairages, par la pragmatique subtile d'engagement et de distanciation qu'opèrent ces récits de vie croisés, la recherche contribue à développer une méthodologie originale du récit de vie comme art formateur de l'existence.