Abstract FR:

L'image de teheran depuis plusieurs decennies est celle d'une ville duale, opposant la ville occidentalisee et moderne du nord aux quartiers pauvres, traditionnels, et marginalises du sud. En premiere analyse les divisions socio spatiales de teheran semblent etre accentuee. Cette these va a l'encontre de ces idees recues et met au contraire en evidence une nouvelle dynamique qui donne a teheran une plus grande homogeneite, une identite plus coherente. Cette evolution est le resultat de changements culturels que la revolution islamique a sinon inities du moins accentues. A la mort de l'ayatollah khomeyni en 1989, la volonte de changement, de reconstruction et de rattraper le temps perdu a bouleverse l'iran et sa capitale administree par un jeune maire, gholamhossein karbachi, tres representatif de cette nouvelle classe moyenne de technocrates islamiques issus de la revolution. La nouvelle politique visait a attenuer la distance entre le nord et le sud, au moins du point de vue culturel et urbanistique, et malgre l'augmentation rapide des ecarts economiques entre riches et pauvres. L'homogeneisation est passee surtout par une politique culturelle tres active. Les centres culturels construits dans la sud ont reussi a inverser l'image culturelle du sud en organisant des programmes culturels de niveau national attirant meme la population du nord de la ville. Au niveau local, ces centres culturels ou sportifs ont accelere l'emancipation et l'emergence de nouveaux acteurs sociaux : les jeunes et les femmes jusque la tres marginalises se forgent une nouvelle identite combinant l'education, la culture internationale et la tradition islamique. L'image de teheran a la fin du xxeme siecle represente une nouvelle geographie tres differente de celle de la fin des annees 70. L'integration culturelle du sud de teheran dans la vie et l'urbanisme de la capitale attenue les segregations socio-spatiales qui caracterisent encore la ville