thesis

Endiguer ou ne pas endiguer sur les côtes allemandes de la mer des Wadden

Defense date:

Jan. 1, 1997

Edit

Institution:

Paris 1

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

Was it necessary to carry on reclaiming large parts of tidal flats and salt marshes on the German coasts of the Wadden sea, whereas more and more facts have gone against to this thousand-year-old tradition ? This question has remained unsettled in Schleswig-Holstein, where in the later part of the twentieth century the reclamations were more important than on all the neighbouring coasts. A study of the polders during that period shows that their main aim is no longer to gain agricultural land, although agriculture still prevails on other economic uses, but to protect the coast from the sea. In the eighties, reclamations slowed down, because the scientific progress realized in the Wadden ecosystems made people aware of their "ecological value" and of the harmful impacts of embankments. This led to a great protest, the periods and results of which are analysed synoptically. The study of the protagonists' speeches - that is the ecologists and the planners - emphasizes the distinctive argument used by the land for the reclamation policy, i. E. The double line of sea defence. Besides this protest, economical, political and legislative factors, all bringing forward the same point, have finally led to the end of the reclamations in the nineties. Moreover, the planners have attempted to reopen some polders. They prefer also to heighten the existing dikes against a possible sea level rise. This proves their final adhesion to the end of coastal diking, even for coastal defence purposes. The evolution of the reclamation policy has followed the same direction on the other coasts of the wadden sea, but more precociously. The idea of reopening polders is henceforth generalized, even if its materializing remains hypothetical. This last stage in the management of Wadden coasts represents a new research field in geographic studies.

Abstract FR:

Devait-on continuer d'endiguer de larges étendues de marais maritimes sur les côtes allemandes de la mer des Wadden, alors que de plus en plus de facteurs s'opposaient à cette tradition millénaire ? Cette question s'est posée dans le Schleswig-Holstein, ou la poldérisation a été de plus grande ampleur que sur les littoraux voisins, dans la seconde moitié du XXe siècle. Une étude des polders de cette période montre que leur vocation première n'est plus agricole, même si l'agriculture l'emporte sur d'autres usages économiques des polders, mais relève de la politique de protection côtière. Le ralentissement de la poldérisation, depuis les années 1980, tient aux progrès scientifiques réalisés sur les écosystèmes des Wadden et leur "valeur écologique" et a la prise de conscience des impacts néfastes des endiguements. Cette dernière a engendré un ample mouvement de contestation, dont les étapes et les conséquences ont été étudiées de façon synoptique. L'analyse des discours des protagonistes - aménageurs et écologistes - a montré que ce land usait d'un argument spécifique pour justifier la politique d'endiguements : doubler la ligne de digues. Cette contestation, aidée de facteurs économiques, politiques et législatifs allant dans le même sens, a finalement conduit à abandonner les endiguements dans les années 1990. Par ailleurs, des expériences de réouvertures de polders ont été tentées par les aménageurs. Ceux-ci privilégient désormais le rehaussement des digues existantes, dans le cadre de l'élévation du niveau marin, prouvant ainsi leur adhésion définitive à l'arrêt de la poldérisation, même à des fins de protection côtière. L'évolution de la poldérisation a été sensiblement identique, bien que plus précoce, sur les autres littoraux de la mer des Wadden. L'idée de réouverture sur la mer est désormais généralisée, même si sa concrétisation demeure hypothétique. Cette ultime étape de l'aménagement des Wadden constitue un nouveau champ d'investigations pour le géographe.