Félicité, Jean-Marie de La Mennais et l'Université : leurs idées pédagogiques pour la défense de la liberté de l'enseignement de 1806 à 1860
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Abstract EN:
While in 1808 the imperial "Université" gets organised, Félicité and Jean-Marie de La Mennais condemn the state will to rule the country's education. For them in fact, education can only be under the clerical responsability by the fact that religion only can instil to man the concepts of order and morals that guarantee the stability of societies as defined by the church. Pratically the lamennais brothers put into practice their educational concept in two different ways : the people's education through the founding of the community "Frères de l'instruction chrétienne" and of "Filles de la Providence de Saint-Brieuc" and also gathering an intellectual elite for Rome defense, as well as the "Congregation de Saint-Pierre". They also denounce in the conception of the "monitoral system" a tendancy towards state education which is born in the "Université" monopoly. During the "Restauration", the church takes nevertheless part in the "Université" management because it understands all the benefits than can derived from such a system aiming at organising and controlling the school mechanism : Félicité Lamennais will then be led to claim both education and church independences. The two brothers will again join together during the fight to applying the promises of the 1830 charter and also the ideas championned by "l'avenir" but their struggle for the educational freedom is to take a new direction : inside the church and through negociations with the authorities for abbot jean, while felicite is acting outside the church and through political battle. The february revolution bringing the hope of a neutral and state education together with the Falloux law will definitely establish the rupture between two similar concepts of freedom for the education.
Abstract FR:
Alors qu'en 1808 s'organise l'université impériale, Jean-Marie et Félicité Lamennais condamnent la prétention de l'état à vouloir diriger l'instruction du pays. Pour eux en effet, l'éducation ne peut relever que de la responsabilité ecclésiastique puisque seule la religion peut inculquer à l'homme les notions d'ordre et de morale qui garantissent la stabilité de la société telle que la définit l'église. Sur le terrain, les deux frères Lamennais vont mettre en pratique leur conception de l'enseignement dans deux directions : l'éducation du peuple, avec la création par Jean-Marie de La Mennais des congrégations des Frères de l'Instruction chrétienne et des Filles de la Providence de Saint-Brieuc et la formation d'une élite intellectuelle pour la défense de Rome, avec la fondation de la Congrégation de Saint-Pierre. Dans le même temps, ils dénoncent, dans la méthode mutuelle, une forme de laïcisation de l'enseignement qui trouve son origine dans la création du monopole universitaire. Sous la Restauration, l'église participe cependant à la gestion de l'université car elle comprend tout l'interêt que représente un tel système pour organiser et maîtriser le dispositif scolaire : Félicité Lamennais sera donc amené à revendiquer à la fois l'indépendance de l'enseignement et celle de l'église. Les luttes pour que soient appliquées les promesses de la Charte de 1830 et les idées défendues par l'avenir réunissent à nouveau les deux frères mais leur combat pour la liberté de l'enseignement va bientôt prendre des voies différentes : dans l'église et par la négociation avec les autorités pour l'Abbé Jean ; hors de l'église et par le combat politique pour Félicité. La révolution de Février, avec l'espoir d'une école neutre et laique, et l'élaboration de la loi Falloux marqueront la rupture d'une même conception de la liberté de l'enseignement.