Le Gabon peut-il se nourrir ?
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Abstract EN:
The 2007-2008 world food crisis, once again, has somewhat laid emphasis on the serious handicap of the Gabonese agricultural sector, though seen as the top priority of the economy. Gabon is undoubtedly one of the rare Sub-Saharan countries where agriculture, cattle breeding and fishing combined are less than 6% of the GDP. The dominating feature of oil, mining activities and the inadequate agricultural policy of the authorities (with a clear agricultural option) have ended up creating not only a deep gap between the various branches of the economy, but also resulted in a tremendous urban growth. Those changes have occurred to the detriment of the Gabonese rural area, emptied of its most valid forces. In the food-producing sector, the agricultural methods have remained unchanged, rudimentary and hardly productive. Despite their recent setting up of a market gardening belt around the main towns (especially Libreville), Gabonese peasants still lack dynamism and competitiveness. Their incapacity to draw substantial revenues from their activities and save money cripples their effort to contribute to the economic growth of the country. All the agricultural parameters are on the wane and keep the national output below the food needs of the populations, which makes Gabon depend on foreign foodstuffs heavily.
Abstract FR:
La crise alimentaire mondiale des années 2007/2008, une fois encore, a mis un peu plus l’accent sur les lourds handicaps du secteur agricole gabonais, pourtant considéré comme "priorité des priorités" de l’économie. Le Gabon est sans doute un des rares pays de l’Afrique au sud du Sahara où l’agriculture, l’élevage et la pêche réunis représentent moins de 6% du P. I. B. La prépondérance des activités pétrolières, minières et la politique agricole inappropriée des pouvoirs publics (avec une nette option agro-industrielle) ont fini par créer non seulement un profond déséquilibre entre les diverses branches de l’économie, mais aussi engendré une formidable croissance urbaine. Ces mutations ont été faites au détriment des campagnes gabonaises entièrement dévitalisées, vidées de leurs forces productrices les plus valides. Dans le secteur vivrier agricole, les méthodes de culture sont restées traditionnelles, rudimentaires et peu productives. Malgré le développement, ces dernières années, d’une ceinture de cultures maraîchères autour des principales villes (en particulier Libreville), les paysans gabonais manquent de dynamisme et de compétitivité. Leur incapacité à tirer des revenus substantiels des activités, et à former de l’épargne font qu’ils ne contribuent guère à la croissance économique du pays. Tous les paramètres agricoles sont en déclin et maintiennent la production nationale en deçà des besoins de consommation alimentaire des populations. Aussi, le Gabon reste-il fortement dépendant de l’étranger en termes de denrées nourricières.