Résistance à la prévention du VIH-SIDA chez les "migrants" en France : le cas de Camerounais
Institution:
Paris 8Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Will UNAID’s goal of “zero HIV/AIDS contamination” be reached by 2015? Two years before the deadline, this aim seems difficult to achieve; especially regarding to France and its 6 000 to 6 500 annual new infections since 2004. Why such stability in incidence rate? Two groups seem to be strongly concerned: homosexuals and migrants. This work is concerned with migrants group. In France, migrants have been greatly involved in the fight against HIV/Aids since 2001. Who are they really? Why are they considered a target group? How does prevention take into account in their trajectory of belonging to two different spaces of cultural references? Of which populations are they made up? Cameroonians, who are one of the components of this group, constitute the matrix of this work that is rooted in the words and sayings of 60 people who make up the sample. Without them, how could we understand the reluctance/resistance to HIV/Aids that touch the most intimate aspect of man, namely love and sex? This research, from what the subjects will say, aims at shedding light to the understanding of the resistance to HIV/Aids. Only two people out of sixty succeeded in building a preventive ideal from the knowledge of their serological status. For others, an emergency action is required. It requires a renewing of the traditional instruments of prevention. An emergency that needs to take into account, in addition to cognitions and affects, the neotenic dimension of persons to rethink an entry to prevention for all those who need it.
Abstract FR:
L’objectif zéro contamination au VIH/sida de ONUSIDA sera-t-il atteint en 2015 ? À deux ans de l’échéance, ce dessein semble irréalisable, du moins pour ce qui est de la France et ses 6 000 à 6 500 nouvelles contaminations annuelles enregistrées depuis 2004. Pourquoi cette stabilité de l'incidence ? Deux groupes semblent fortement concernés : les homosexuels et les « migrants ». Le groupe « migrants » est celui qui intéresse ce travail. Les « migrants », depuis 2001, sont visibles dans la lutte contre le VIH/sida en France. Mais qui sont-ils ? Pourquoi sont-ils considérés comme un groupe cible ? Quelle prévention leur est destinée dans leur trajectoire d'appartenance à deux espaces de références culturelles ? De quelles populations est-il composé ? Les Camerounais, qui sont une des composantes de ce groupe, constituent la matrice de ce travail qui prend ancrage dans la parole de 60 personnes qui ont permis la composition de l'échantillon. Sans elles, comment comprendre les questions de résistance à la prévention du VIH/sida qui touchent à la sphère la plus intime de l'homme, à savoir l'amour et le sexe ? À partir des discours des sujets, cette recherche ambitionne d'apporter un éclairage à la compréhension de la résistance à la prévention du VIH/sida. Deux personnes seulement sur soixante ont réussi à mettre en place un idéal préventif à partir de la connaissance de leur statut sérologique. Pour les autres l’urgence s’impose. Elle nécessite un renouvellement des instruments traditionnels en matière de prévention. Une urgence qui devra prendre en compte, en plus des cognitions et des affects, la dimension néoténique des personnes pour repenser une entrée dans la prévention pour tous ceux qui en ont besoin.