Le séjour d'études à l'étranger : formation, expérience : analyse des rapports d'étudiants français ayant bénéficié du programme Erasmus
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
In times when student mobility in Europe has increased it is important to investigate the educational potentialities of student exchange programs for young people. In the present study reports of french Erasmus-students' year abroad to a regional authority where analysed (N=80), at three levels (1) by discourse analysis (e. G. , Benveniste & Perelman), (2) lexico-analysis (e. G. Pecheux & Benezecri), and (3) in-deppth analysis (e. G. Bryam ; Kae͏̈s ; Todorov). At the first level of analysis the findings showed how students descibe their new context. The majority describe their stay as acdemic experiences, every day life, tourism and leisure. Some students gave proximal desciptions of relationships and self-discovery, while others provided spatial markers and report school knowledge about the the host culture. At the second level of analyses the findings indicated that students' involvement in writing was linked to their involvement in the context : the more expressive and personal essays focus on the aspects of relationships and self-discovery. The more impersonal and formal texts draw a picture of spatial markers and report school knowledge about the host culture. Finally, the in-depth analysis showed the difficulties students has when handling cultural otherness and closeness, which was characterised by spatial, temporal, social, cultural and linguistic rupture, spatially. That gave way to an uncertainly zone where various kinds of shifts occured : some students remained benigh and temporary, but others were deeper, redefining their identity. When the findings were interpreted from the perspective of policy documents, it was concluded that positive self-evaluations were quite frequent among exchange students, but that experiences of intercultural learning or the construal of a european identity seem less obvious.
Abstract FR:
Cette recherche porte sur le programme communautaire Erasmus qui permet aux étudiants européens d'effectuer une partie de leurs études dans d'autres pays de l'Union européenne. Le matériau de l'enquête est constitué par une série de 80 rapports d'étudiants français rédigés à leur retour et à la demande du Conseil Régional de Rhône-Alpes qui a cofinancé le séjour. Un séjour d'études à l'étranger comme celui offert dans le cadre d'Erasmus, se donne apparemment comme un type d'expérience interculturelle qui évoque d'abord une sorte de position intermédiaire entre la visite touristique et le changement de résidence. Vue sous cet angle, la confrontation à l'altérité culturelle et notamment la représentation de l'étranger qui y est incluse, devient accessible : elle présente certaines parentés avec le voyage et la migration. L'analyse a montré que ces quelques mois de vie dans un contexte étranger se prêtent à un investissement dans trois domaines principaux : les études, la vie quotidienne et pratique ainsi que les loisirs. Activité de formation, immersion dans un quotidien inhabituel et enfin tourisme culturel et récréation sont les zones d'expérience qui recouvrent la majeure partie de l'activité déployée lors du séjour Erasmus. En outre le récit de l'expérience Erasmus anime une tension entre un simple dépaysement induit par le contexte local et le sentiment plus complexe d'étrangeté vis à vis de l'altérité qui aiguise et éventuellement modifie la perception du soi, surtout quand elle est gérée positivement par l'établissement de liens et d'échanges avec les personnes rencontrées. Cette divergence de la présentation de l'expérience Erasmus est un lien avec l'implication dans l'écriture : des positions d'implication ou de distanciation dévoilent des rapports à l'étranger dans lesquels des conceptions universlaistes ou relativistes sont en oeuvre ainsi que des positions d'extériorité et d'intériorité culturelle, à dimension cognitive et affective.