Abstract FR:

Le développement des villes européennes depuis la révolution industrielle et plus récemment l'essor des mobilités individuelles sont à l'origine de formes urbaines marquées par l'interpénétration de la ville et de la campagne. La genèse de cette nouvelle donne spatiale s'est accompagnée de la réappropriation sociétale d'espaces "naturels" longtemps peu considérés par les urbains. Dans ce contexte, nous proposons dans cette thèse une analyse des aspects tant spatiaux que sociétaux et fonctionnels de l'insertion de la "nature" dans la ville à travers l'exemple des espaces forestiers. Le choix de trois villes d'études : Grenoble, Limoges et Swindon, au sein d'un diplôme franco-anglais, a permis une approche comparative éclairante quant au poids des diversités régionales face à des dynamiques sociétales communes. Le centrage du travail sur les villes moyennes relève d'un constat : d'une part, il existe peu de travaux sur la question pour ces objets géographiques, l'essentiel des publications traitant des grandes métropoles ; d'autre part, les caractéristiques spatiales et démographiques de ces territoires entraînent des opportunités, mais aussi des obligations de répondre à des enjeux socio-environnementaux en pleine recrudescence. Pour construire notre réflexion, nous avons suivi deux cheminements méthodologiques complémentaires. Dans un premier temps, sur les plans spatiaux et fonctionnels, nous avons mené une étude diachronique de la relation Ville/forêt sur différents sites géographiques distribués selon un gradient d'intégration à l'urbain. Ce travail, réalisé à l'aide d'un SIG, a débouché sur une modélisation des processus observés. Dans un second temps, à travers l'analyse des jeux d'acteurs, nous avons pointé les limites des systèmes actuels de gestion des espaces forestiers périurbains et la nécessité de promouvoir des approches réellement globales, multifonctionnelles et participatives.