Abstract FR:

L'errance , la pauvreté, la misère sont socialement insupportables, particulièrement lorqu'elles sont attribuées au sexe féminin, lequel doit correspondre à certaines images et exigences sociales. La femme sans domicile ne peut faire face à son rôle prépondérant : être mère et assurer ainsi la reproduction sociale. Les dispositifs d'aide et d'assistance proposent des solutions de survie aux mères (ou mères en devenir) et à leurs enfants par le biais de foyers, centres d'accueil, et allocations diverses. Mais c'est ce qui est proposé aux femmes qui n'ont pas ou plus ce statut de mères qui nous intéresse ici. L'enquête de terrain effectuée au sein des institutions pour femmes dites "très désocilisées", a permis de repérer les moyens et méthodes de "re-socialisation" employés, leurs discours et leurs représentations. A travers ces institutions, des carences et des dysfonctionnements sont apparus comme autant d'obstacles aux objectifs officiellement déclarés, tandis que la quasi absence d'évaluation par ces structures empêche de mesurer leurs "résultats" auprès des populations accueillies. L'observation des pratiques de ces femmes sans domicile a permis de cerner leurs propres dynamiques, essentiellement induites par ces conditions de vie en institutions, conjuguées à leurs ressources individuelles. . .