Abstract FR:

La décentralisation territoriale est une réalité dans l'espace sénégalais depuis 1972 avec la création des communautés rurales. Les réformes institutionnelles et territoriales de 1990 et de 1996 sont venues renforcer cette décentralisation, dotant le Sénégal d'une architecture décentralisée avec la création de la région comme collectivité locale au même titre que la commune et la communauté rurale et transfert de compétences. Elles font une répartition des différentes missions d'une part, entre l'Etat et les collectivités locales d'autre part, entre ces dernières, dans la perspective d'une meilleure harmonisation du développement. Par cette démocratie participative on cherche à stimuler la responsabilisation des acteurs locaux en vue de les mobiliser pour un développement socio-économique intégré. Par ce processus on cherche aussi à rapprocher l'Etat du citoyen en permettant l'émergence d'un cadre territorial efficace pour lutter contre la pauvreté. Or, sur le plan géographique et sociologique, les limites des circonscriptions territoriales restent floues dans un espace à significations multiples. Aussi, malgré la mise en place de tout un système de compensation, le manque de moyens, l'effectivité des compétences transférées et de leur modalité d'exercice par les collectivités locales posent problème. Ils poseraient d'avance la problématique de la pertinence d'un espace d'action reconnu entre acteurs acquis à des logiques et des modes d'intervention souvent contradictoires. Pour des populations qui ont elles-mêmes géré leur développement voire leur survie pendant très longtemps en l'absence presque totale de l'Etat et dans une dynamique socio-économique et un environnement changeant, ce nouveau contexte de démocratie locale n'est-il pas un cadre d'expression d'enjeux et de rivalités ? Il s'agit dès lors d'analyser cette problématique dans le contexte de la délocalisation du pouvoir central vers la périphérie et des enjeux qui entourent la mise en place d'actions de développement local.