thesis

Contribution des technologies à l'apprentissage du langage écrit à l'école primaire : approche comparative des politiques éducatives et des pratiques d'enseignement entre la France et le Chili

Defense date:

Nov. 20, 2018

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Institution:

Sorbonne Paris Cité

Disciplines:

Abstract EN:

In a global political and educational context, international organisations such as the UNESCO and the OECD are taking part on the introduction of Information and Communication Technologies (ICT) in schools and thus contribute to set out guidelines used as a worldwide reference. Over the last decades most industrialised countries have been developing public policies aiming to introduce and promote technologies in the classroom. Our research focuses on the pedagogical practices in teaching reading and writing used in primary schools both in Chile and France. In fact, the introduction of ICT in these countries has been attempted through different approaches, influenced by their own historical, political, social and economic contexts. Faced with globalisation our comparative research needed a critical and hermeneutical approach, aiming to understand the purposes and approaches of each community in using technologies. Therefore, we have attempted to understand how teachers and other players in the educational field conceive and make sense of its usage in teaching reading and writing. This has been carried out through the analysis of public policies, the speeches of the interviewed teachers and classroom observation. Admittedly, this kind of approach has limits and no representativeness can be claimed. Nevertheless, it sheds light on a question that has not been exhaustedly studied thus far. Backed up by historical analysis we observed that new forms of regulation of the educational system, based on international neo-liberal policies, have been introduced both in France and Chile. However, some local particularities exist with regard to their origin and application. In this manner, the French educational system remains regulated by the State on certain points such as training and recruitment of teachers despite the fact that changes are increasingly noticeable. Differently, the Chilean educational system, which has experienced the most radical forms of neo-liberalism, gives greater autonomy to the institutions and local bodies. These specificities have a direct or indirect impact on the schools, the teachers' practices and the usage of ICT. Our work has allowed for a systematic study of public policies regarding the introduction of ICT in Chile through the programme Enlaces, providing valuable information on the subject. It has also revealed the clear contrasts between these two countries regarding the teachers' practices: their socio-economic status and free choice of methodology seem to have repercussions when using these tools in the classroom. We observed that Chilean teachers have less room for manoeuvre, that their usage of technologies could be considered palliative (especially when used as a motivational trigger) and that more uniformity is found in their practices (which must respond to institutional prescriptions). In France these practices are more autonomous and less directed. In point of fact the working space is larger and the individuals we observed have a personal reflection on technologies, being able to describe with precision their own pedagogies and practices to get their students to work. This work invites to lead a broader analysis of the working contexts of innovative teachers in Chile as well as the follow-up and support they receive.

Abstract FR:

Dans un contexte politique éducatif global les institutions internationales - telles l'UNESCO ou l'OCDE -, se positionnent sur l'introduction des Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) à l'école et contribuent à ériger des standards agissant comme référentiels au niveau mondial. Ainsi, la plupart des pays industrialisés ont mené dans les dernières décennies des politiques publiques d'introduction et de diffusion des technologies. La présente recherche s'est intéressée aux pratiques pédagogiques instrumentées à l'école primaire au service de la lecture et de l'écriture en France et au Chili. De fait, le processus d'introduction des technologies au sein des écoles dans ces deux pays a suivi des cheminements différents influencés par les cadres historique, politique, social et économique qui leur sont propres. Ainsi, face au phénomène de globalisation nous nous inscrivons ici dans une recherche comparative « critique », à visée herméneutique, visant à comprendre les sens construits par les différentes communautés. C'est pourquoi, nous avons cherché au travers de l'analyse des politiques publiques et des discours d'enseignants en poste ainsi que par des observations dans leurs salles de classe, à comprendre comment les enseignants et les autres acteurs éducatifs construisent et donnent sens aux usages des technologies dans le domaine de l'enseignement de la lecture et de l'écriture. Ce type d'approche a certes ses limites, car nous ne pouvons prétendre à aucune représentativité. Elle permet néanmoins d'apporter un éclairage sur un problème jusqu'à ici peu étudié par la recherche. En se fondant sur une approche historique, nous avons pu constater que, tant en France qu'au Chili, de nouvelles formes de régulation du système éducatif surgissent fondées sur des politiques internationales néolibérales. Néanmoins, des particularités locales existent concernant les origines et les modalités de ces politiques. Ainsi, le système éducatif français reste contrôlé par l'État sur certains points - tels que la formation et le recrutement des enseignants - même si des signes de changement se font de plus en plus ressentir. Pour sa part, le système éducatif chilien - qui a connu la forme la plus poussée du néolibéralisme - accorde beaucoup d'autonomie aux établissements et collectivités locales. Ces spécificités ont des répercussions directes ou indirectes sur l'école et le travail des enseignants ainsi que sur les usages des TIC à l'école. Notre travail a permis l'étude systématique des politiques publiques sur l'introduction des TIC dans les écoles chiliennes à travers le programme Enlaces, apportant ainsi un éclairage sur le sujet. Nous avons aussi mis en évidence des contrastes forts entre les deux pays en termes d'action enseignante : le statut socioprofessionnel et le libre choix méthodologique des enseignants semblent avoir des répercussions au moment de l'appropriation de ces outils dans les classes. Ainsi observe-t-on au Chili une marge de manœuvre limitée des enseignants et une utilisation palliative des technologies (notamment comme élément déclencheur de motivation des élèves) et davantage de régularités dans les pratiques en réponse aux prescriptions institutionnelles tandis qu'en France ces usages se construisent de manière plus autonome et moins dirigée. De fait, en France, l'espace de travail est beaucoup moins contraint et les sujets que nous avons observés ont une réflexion personnelle sur les technologies et des idées pédagogiques qu'ils justifient de manière assez précise sur les manières de les utiliser pour mettre en activité les élèves. Finalement, ce travail invite à approfondir l'analyse des contextes de travail des enseignants innovateurs au Chili et à analyser comment ils sont accompagnés dans le temps.