Des formes scolaires différenciées : unification de l'école ou réseaux de scolarisation ? : l'exemple de l'enseignement professionnel agricole
Institution:
Paris 8Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
In their book "L’école capitaliste en France", Baudelot and Establet put in evidence the existence of two systems of education and showed how they conducted to perpetuate social inequalities. More than 40 years after their works, institutional unification doesn’t cancel them. We study their persistence at the same level of education, for the same degree, through two agricultural training institutions (Maisons Familiales Rurale vs Frères de l’Instruction Chrétienne de Ploërmel) chosen for their contrasts. Agricultural éducation is a case study because it has historically registered pupils in primary- professional or secondary-higher school depending on their social class (Decree 1848). Agricultural training is the teaching that was marked by a division in law. This specificity makes it an ideal place to study the genealogical assumption of permanence of division, although more euphemistic, and inequality they generate. The schooling division is worked from notions of "porosity" and "separation"(Bernstein, 2007) - between the school and what is commonly thought of external of it - in training forms, literacies and discourses that pupils face. Oral and written language productions pupils show dimensions that combine and conduct to inequality. Because of agricultural training summarizes general trends in education system, analyzes we produce are also a proposal for the analysis of other classes to other levels of education.
Abstract FR:
Dans leur ouvrage "L’école capitaliste en France", Baudelot et Establet mettaient en évidence l'existence de deux réseaux de scolarisation (le primaire-professionnel, le secondaire-supérieur) et montraient en quoi ces derniers contribuaient à pérenniser les inégalités sociales. Plus de 40 ans après leurs travaux, l’unification institutionnelle des réseaux socialement hétérogènes ne les a toujours pas annulés dans les pratiques. Nous étudions leur rémanence au même niveau d’enseignement, pour le même diplôme, à travers deux institutions d’enseignement agricole choisies pour leur aspect clivé (une Maison Familiale Rurale, un lycée de l’institution l’Instruction Chrétienne des Frères de Ploërmel). L’enseignement agricole est un cas d’école parce qu’il a historiquement inscrit les élèves dans l’enseignement primaire-professionnel ou secondaire-supérieur en fonction de leur catégorie sociale par décret (décret de 1848), il est donc en France un enseignement qui a été marqué en droit par les réseaux de scolarisation. Cette spécificité en fait un lieu privilégié pour étudier généalogiquement l’hypothèse de la permanence des réseaux de scolarisation, certes plus euphémisée actuellement, et des inégalités qu’ils engendrent. Les deux réseaux sont travaillés à partir des notions de « porosité » et de « séparation » (Bernstein, 2007) - entre l’école et ce qui est couramment pensé comme lui étant externe -dans les formes scolaires, les littératies et les discours auxquels les élèves sont confrontés. Les productions langagières orales et écrites des élèves montrent des dimensions qui se conjuguent participant d’inégalité. Parce que l’enseignement agricole récapitule des tendances plus générales, les analyses que nous produisons sont aussi une proposition de lecture pour l’analyse d’autres classes à d’autres niveaux d’enseignement.