Abstract FR:

Cette thèse vise l’élaboration d’un modèle d’analyse sémiotique des situations éducatives, dans le contexte des Pratiques de l’Institutionnel. Il s’agit d’étudier les articulations entre les interactions symboliques d’une part, la production de l’Institution, comme élaboration collective d’un « milieu de vie institutionnalisé », d’autre part. Au cœur des pratiques de l’Institutionnel apparaît une praxis pédagogique, soutenue par une critique des théories communicationnelles télégraphiques. L’Institution est décrite comme un ensemble de significations sous-jacentes organisatrices de l’environnement social. Cette définition invite à explorer les liens entre la Pédagogie Institutionnelle et un courant pragmatique en sciences humaines, qui émerge à la suite de Peirce, de James, puis de Mead : les concepts de la sémiotique peircienne, complétés par les outils du courant pragmatique, permettent d’éclairer les processus d’institutionnalisation. Les pratiques de l’école de la Neuville sont observées selon une approche ethnométhodologique ; l’Analyse de Conversations filmées, des entretiens et un travail documentaire permettent de constituer un corpus analysé selon une grille sémiotique. Au regard de cette lecture, les sémiotiques didactiques existantes sont prolongées dans une modélisation sémiotique visant des questions pédagogiques plus larges. En éclairant le rôle de médiation joué par l’institution, interface entre des structures de représentation (Umwelt) et un réseau de significations (Rhizome), ce modèle met en lumière une dynamique d’inscription symbolique des sujets dans le collectif, fruit d’un rapport réflexif des élèves à leur propre parcours.