Abstract FR:

Ce travail vise à évaluer les implications territoriales et socio-économiques d'une catastrophe naturelle de grande ampleur. En effet, la plupart des rapports et études portant sur ce type d'évènements se bornent actuellement aux semaines ou aux mois suivant les désastres. Les conséquences à long terme des catastrophes sont pourtant multiples. Elles sont d'ordre environnemental, économique, politique, socio-démographique, psycho-comportemental et identitaire. L'éruption du Mont Pinatubo (Philippines) en 1991, est un terrain d'étude privilégié à deux titres. Cet évènement est tout d'abord considéré comme un des plus importantes éruptions volcaniques du vingtième siècle au regard de la magnitude du phénomène comme des conséquences socio-économiques directes. L'intérêt de cette catastrophe tient également au caractère récurrent des crises. En effet, la crise éruptive initiale a, depuis lors, été relayée annuellement par des lahars (coulées de débris volcaniques) dévastateurs. Il ressort de cette étude que la qualité de la gestion institutionnelle des crises s'est dégradée au fil des années. Les autorités avaient pourtant très bien appréhendé le reveil du volcan et la crise éruptive de 1991. Si les pertes directes ont été considérables, la région sinistrée a surpassé cette épreuve, en particulier grâce à une dynamique politique de réhabilitation économique. Le sort des populations, en partie relogées dans des structures bâties à cet effet, apparaît plus délicat. Le gouvernement philippin a en effet mal évalué les spécificités propres aux différents groupes ethno-linguistiques affectés. Ce travail souligne ainsi le poids des facteurs ethno-culturels dans la gestion des risques et des catastrophes naturelles