Abstract FR:

En Bolivie tout renvoie aux Andes. Pourtant le pays posède les deux tiers de son territoire dans les plaines orientales. Faiblement occupées, elles connaîtront un destin semblable aux autres périphéries : elles seront en partie cédées aux voisins. Pour parer aux doutes suscités par cette histoire tragique, un territoire imaginé se substitue au territoire réel. L'Oriente, région "frontier", y occupe la part du rêve. A l'échelle locale, les frontaliers ne s'en soucient guère. Pour survivre, malgré l'isolement, ils s'adonnent à tous les trafics. Les années 90 marquent un tournant : la frontière est intégrée à l'espace national. Elle doit s'assagir. Entre rêves anciens, projets nationaux et déviances locales, le destin de la frontière, et celui du territoire, semblent hésiter. L'édification d'un territoire sanctuaire a été le grand projet national. Il est sur le point d'être atteint. Mais certaines dynamiques contrarient cette évolution (le régionalisme, l'autonomie locale, l'intégration continentale). Il faut repenser le statut de la zone frontière