thesis

Espaces, pouvoirs et sociétés à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso, Haute-Volta, fin 19ème siècle-1960

Defense date:

Jan. 1, 2000

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Institution:

Paris 7

Disciplines:

Abstract EN:

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Abstract FR:

Faire de l'espace dans la ville un objet historique repond a une lacune historiographique des etudes urbaines en afrique noire et permet de faire surgir des groupes sociaux, des clivages religieux, des competitions commerciales, des enjeux fonciers, des lieux de pouvoir et de contre-pouvoir, autrement imperceptibles. Les differentes echelles (du voisinage a la ville, de la cour a la rue) des deuxvilles etudiees, ouagadougou et bobodioulasso, font apparaitre une multiplicite de territoires et une complexite de la ville africaine fort eloignee de la vision classique de la ville sous domination coloniale (ville << indigene >> versus ville europeenne). Si cette opposition correspond a une realite urbanistique et sociale (pour l'administration coloniale preoccupee d'hygienisme, pour la minoriteeuropeenne repliee sur son quartier), il existe de nombreuses autres divisions dans la ville, parfois plus pregnantes que cette opposition : les territoires du catholicisme et de l'islam, de l'aristocratie ou des chefs de lignages en sont quelques exemples significatifs. A cet egard, les espaces de sociabilite dans la ville (quartiers militaires et de prostitution) fonctionnent comme une echappatoire essentielle a la pression sociale ou religieuse de ces petites villes africaines. Le voisinage joue aussi un role central dans le maintien des relations de dependance au sein des anciens quartiers africains, il est au centre des enjeux fonciers du centre europeen. Si la rue est davantage un lieu d'orchestration des mises en scenes du pouvoir qu'un lieu de contestation, son controle quotidien echappe cependant progressivement a l'autorite coloniale. Finalement, la cour est au centre des relations sociales dans la ville africaine : espace commercial par tradition puis par necessite (echapper a l'impot colonial), lieu privilegie des relations lignageres et professionnelles, elle devient a partir de 1945, le principal lieu d'elaboration de l'opinion publique africaine.