thesis

De l'appropriation foncière à la "ville-territoire" : les processus de territorialisation par la propriété foncière dans deux petites villes des montagnes méditerranéennes (Nyons - Sud-Drôme et Aubenas - Sud-Ardèche)

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Jan. 1, 2001

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Abstract FR:

Un cadre théorique-le territoire-un objet géographique-la petite ville et un micro espace-la parcelle cadastrale-servent à révéler les dynamiques à l'oeuvre dans les montagnes méditérranéennes. Les mutations foncières relèvent d'un processus de territorialisation où la petite ville occupe une place centrale. Nyons (Sud Drôme) et Aubenas (Sud Ardèche), ont servi d'exemples pour appuyer une démonstration qui privilégie délibérément l'individu sur le groupe. Le profil des nouveaux propriétaires fonciers intègre à la fois leur lieu de résidence et leur lieu de naissance. A partir de là, la complexité des relations homme/espace se comprend comme un rapport individuel où le processus d'appropriation relève plus de l'affect et des représentations que de considérations matérielles. Les enquêtes menées en parallèle auprès des acteurs privés et des acteurs publics donnent à lire un territoire qui n'a de sens que replacé dans un contexte. Celui-ci s'appréhende à travers trois processus : un processus "mobilitaire", un processus "catégoriel", et un processus "territorial". Le processus "mobilitaire" : l'échelle locale est ici représentée par la petite ville. La question est de savoir quelle peut être la place de la petite ville à ce niveau, l'ancrage locale et le rôle qu'on peut lui attribuer dans les dynamiques territoriales. Le choix d'observer l'emprise foncière des "campagnes" sur la ville, et non pas de la ville sur les campagnes, s'avère d'une grande justesse pour répondre. Notre raisonnement s'applique à examiner l'attraction qu'exerce la petite ville sur les autres espaces. La mobilité en est à la fois la cause et la conséquence. Le processus "catégoriel" : les petites villes ne sont pas médiatrices de l'urbain et du rural. Elles ne se suffisent plus comme simple échelon intermédiaire entre la ville moyenne et le bourg-centre. C'est apporter des éléments de réponse lorsque l'on s'interroge sur l'objet "petite ville". Le nombre et la hiérarchie ne permettent plus d'en faire une catégorie particulière. La participation ou non-participation au processus de métropolisation fait la catégorisation. Le processus territorial : à travers ces deux exemples, l'appropriation foncière propose un déchiffrage du territoire, de la territorialité et des processus qui président à leurs constructions. Se lisent alors le degré d'enracinement des individus sur un espace donné, un des territoires auquel l'individu-nomade ou pas-appartient. Le foncier exsude le social du territoire. Le rapport à l'autre se révèle dans la conception juridique de la propriété, dans sa dimension anthropologique (le patrimoine familial) et dans les nouvelles mobilités. En cela, la thématique foncière permet le dépassement des groupes sociaux consacrés et la transgression des découpages territoriaux traditionnels. "Etre propriétaire" est le signifié du territoire, le foncier le signifiant, à la condition que le territoire existe. Si le territoire se comprend comme un espace approprié, alors la propriété foncière est un instrument d'appropriation concret de l'espace ; si le territoire est un lieu d'identité, la confusion lieu de naissance/lieu possédé en est l'expression. La propriété foncière, dans toute sa complexité ainsi que dans ses aspects multi-dimensionnels s'inscrit simultanément dans l'ordre du matériel et de l'idée. Il en est ainsi du territoire.