thesis

Mutations socio-agro-spatiales et mode de gouvernance de l'eau dans les oasis "périurbaines" du gouvernorat de Gabès (Sud-est tunisien) : de la raréfaction d'une ressource à la crise d'un patrimoine

Defense date:

Jan. 1, 2009

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Institution:

Paris 10

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

The present thesis deals with the problem of water irrigation in the peri – urban oases of the district of Gabes. Through a look-back at the past , the thesis tries to focus on the existing relations between the scarcity of water resources , the great social changes as well as the ways of management of this resource hence the reorganization of the agricultural system within the oasis. Being located close to a coastal area increasingly attractive that resulted in an urbanization wave the rural oases are facing an unprecedented shift caused by human pressure due to rural drift. Consequently, this shift has put the oases face to a paradox. As a matter of fact, this research is mainly interested in the current dynamics as well as in the social, agricultural and spatial diversity in the midst of the oasis of Gabes. It also reveals that the severe decline of agricultural activities, caused by either abandoning this traditional work or by urban expansion, has not prevented the advent of some new strategies of adaptation that would fit the new urban, economic and social context. However identifying the various contributors to water management on the local level , their logic and the modality of governing of the water resources which are linked to the social, economic and political choices of our country( decentralization- disengagement –privatization – contribution ) permits to better understand the nature and the level of both the economic and political factors at stake. The conclusion shows that the water scarcity in the oasis is not only physical but it is also the result of the overexploitation of the resources in addition to its governance mode. Unfortunately, the “ Group of collective interest” GIC which is a social structure created by the State in order to ensure a both reasonable and fair management of water, turned to be the main cause of its scarcity , waste ,debt and the discrimination between users. Thus it is recommended that a suitable policy be based on sustainable development of the oases as multifunctional heritage where the environmental, the economic, the social and the cultural aspects are kept in perfect harmony.

Abstract FR:

La présente thèse porte sur la problématique de l’eau d’irrigation dans les oasis périurbaines du gouvernorat de Gabès. Elle cherche à mettre en évidence, par un recours ponctuel au passé, les liens existant entre la raréfaction de l'eau, -les grandes mutations sociales, -le mode de gestion de cette ressource, - et la recomposition du système agricole oasien. Localisés sur un littoral de plus en plus attractif, côtoyant des agglomérations grandissantes, les espaces ruraux oasiens sont entrainés dans une dynamique d’urbanisation et de concentration humaine qui les soumet à des pressions et à des logiques de plus en plus variées, voire contradictoires. Notre travail met en avant les dynamiques en cours ainsi que la diversité socio-agro-spatiale au sein des oasis de Gabès. Il montre que le recul flagrant de l’activité agricole, illustré par l’abandon ou la reconversion en terrain bâti de plusieurs parcelles, n’a pas empêché l’apparition de nouvelles stratégies d’adaptation au nouveau contexte urbain, économique et social. L’identification des divers intervenants qui prennent part à la gestion de l’eau sur la scène locale, de leurs logiques et des nouvelles modalités de gouvernance de la ressource en eau qui se mettent en place en rapport avec les choix sociaux, économiques et politiques du pays ("décentralisation", "désengagement" "privatisation", "participation", etc. ) permet de mieux saisir la nature et la taille des enjeux sociaux, économiques et politiques posés. Nos conclusions dévoilent que le manque d’eau dans les oasis n’est pas uniquement physique et qu’il s’explique essentiellement par l’intensification des usages de la ressource comme par son mode de gouvernance. Les groupements d’intérêt collectif (GIC), structures sociales créées par l’Etat et censées assurer une gestion raisonnée et équitable de l’eau, sont à l’origine de raréfaction, de gaspillage économique, d’endettement et d’hiérarchisation des usagers. Notre proposition va dans le sens d’un développement durable des oasis périurbaines, conçues non seulement comme un espace agricole périurbain mais surtout comme un patrimoine multifonctionnel où s’enchevêtrent l’environnemental, l’économique, le social et le culturel.