La métaphore comme opération charnière entre pensée, langage et monde
Institution:
Paris 8Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This thesis exposes a reflection on metaphor at the convergence of philosophy, anthropology, linguistics and psychoanalysis. We claim that metaphor is the scene of articulation between the fundamental domains of subject, language and world. The concept of metaphor has been traditionally inscribed in philosophical thought concerning these three domains which has led through the centuries to the concept of representation. Therefore, we reformulate metaphor in light of this question of representation; we suggest that we can speak of metaphor-representation in some circumstances. We study this double concept in respect to connections between sign and thing, signifier and signified, subject and language. This work points out two main ideas: on the one hand, the human issue of metaphor is the co-institution of subject and object. Through metaphor, the human being is above all confronted with the problem of being fixed, although he is doomed to semiotic play. On the other hand, metaphor is a structuring act which has a mythological-political function. Some metaphors, because of their power of fascination, direct our lives and give us behavior patterns. The most powerful metaphors are not those which we create, but those which we have inherited. In this sense, we turn our attention especially to the materiality of the speech act and its effects. We develop these ideas on the basis of several corpora: examples coming from the language of poetry, every-day life and politics, but also from other semiotic expressions, more particularly, caricature and Studiolo of the Renaissance.
Abstract FR:
Cette thèse élabore une réflexion sur la métaphore, au croisement de la philosophie, l’anthropologie, linguistiques et la psychanalyse. Nous soutenons que la métaphore est le lieu d’articulation des sphères fondamentales du sujet, du langage et du monde. Le concept de métaphore s’est traditionnellement inscrit dans une pensée philosophique de ces trois sphères qui a abouti au fil des siècles au concept de représentation. Nous reformulons alors la métaphore sous l’éclairage de cette problématique de la représentation ; nous proposons de parler de métaphore-représentation sous certaines conditions. Nous étudions ce double concept en fonction des rapports entre signe et chose, entre signifiant et signifié, entre sujet et langage. Deux idées principales ressortent de ce travail : d’une part, l’enjeu humain de la métaphore est la co-institution du sujet et de l’objet. A travers la métaphore, l’homme est surtout confronté au problème qui consiste à se fixer lui-même, tout en étant voué au jeu sémiotique. D’autre part, la métaphore est un acte structurant ayant une fonction mythico-politique. Certaines métaphores, de par leur pouvoir de fascination, dirigent nos vies, nous donnent des lignes de conduite. Et les métaphores le plus puissantes, ne sont pas celles que nous créons mais celles qui nous sont léguées. En ce sens, nous portons une attention particulière à la matérialité de l’acte discursif et de ses effets. Nous déployons les idées précédentes à l’appui de différents corpus : des exemples provenant du langage poétique, quotidien et politique, mais aussi quelques-uns relevant d’autres manifestations sémiotiques, dont la caricature et le studiolo de la Renaissance.