L'alliance entre les théories féministes et la formation universitaire : le cas de l'institut Simone de Beauvoir
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This dissertation explores the North American phenomenon of women's studies as a new model of education for women. Using a comprehensive perspective on women's education, this analysis simultaneously addresses the socialization of women at the university and those feminist pedagogical strategies which attempt to respond to women's "under-socialization" within the academic milieu. A review of the relevant literature stresses the importance of context in pedagogy and the interaction between the "actors" (teachers and students) and their contexts. These are key concepts for the understanding of the contribution of feminist theories to the field of university education. In order to render the context of feminist pedagogy more comprehensive, there is also a review of the history of women in post-secondary education. The case study of the Simone de Beauvoir institute of Concordia university in Montréal (Québec) illustrates the complexity of the process of the "desocialization-resocialization" of women on the basis of: (1) an historical and organizational study of the institute: and (2) a series of non-directive interviews with students regarding the contents and pedagogical methods used in women's studies courses they have taken at the institute. The main results of this research are of a dichotomous nature: the case study reveals the apparent resignation of women as a group from participation within the university structures. However, il also reveals the acquired pedagogical knowledge essential as much for women as a group as for the field of educational theory. This acquired pedagogical knowledge locates individual women and women as group at the university as social actors engaged in a struggle to better their situation. In conclusion, women's studies is a new educational model for women which is still largely in a process of
Abstract FR:
La question centrale de la recherche concerne le phénomène universitaire nord-américain des études féministes en tant que nouveau modèle d'éducation pour les femmes. Dans la perspective globale de l'éducation des femmes, une analyse est effectuée, dans un premier temps, de la socialisation offerte aux femmes à l'université ainsi que des stratégies pédagogiques féministes qui tentent de répondre à leur "sous socialisation éducative". Une synthèse de la littérature fait ressortir la contextualité de l'acte pédagogique et l'interactivité entre les actrices (enseignantes et étudiantes) et leur contexte comme des concepts-clés pour mieux comprendre l'apport des théories féministes a l'intérieur du champ de la formation universitaire. Une étude de l'insertion historique des femmes dans l'éducation supérieure permet d'insérer les pédagogies féministes dans un contexte plus global. L'étude de cas de l'institut Simone de Beauvoir de l'université Concordia a Montréal (Québec) vient illustrer, dans un deuxième temps, la complexité du processus de désocialisation resocialisation des femmes à travers : (1) une étude historique et organisationnelle de l'institut; et (2) des entretiens non-directifs avec des étudiantes à propos des contenus et méthodes qui leur sont offerts dans les cours de women's studies. Les principaux résultats sont dichotomiques: l'étude monographique révèle d'abord la démission apparente du groupe des femmes sur le plan de l'insertion structurelle à l'université. Mais elle révèle également des acquis pédagogiques primordiaux pour le groupe des femmes tout autant que pour les sciences de l'éducation. Ces acquis posent les individus et le groupe de femmes à l'université comme des actrices sociales engagées dans les luttes pour améliorer leur situation. En somme, les études féministes représentent un nouveau modèle d'éducation pour les femmes qui demeure encore largement en devenir. La recherche donne une place au discours des étudiantes, une population qui est largement négligée par la recherche féministe