Les sciences humaines (pédagogie-psychologie-sociologie) dans la formation des maîtres de l'enseignement primaire (1920-1969) : étude historique sur une institutionnalisation discontinue
Institution:
Paris 8Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The main subject of this thesis is the study of the discontinuous institutional validation of three subjects -pedagogy-psychology-sociology- for the school-teacher formation, structured around the particular Sorbonne’s history concerning pedagogics educational science, between 1920 and 1969. Our research is based onto the official curriculum of formation which we compared to editorial popularization (school text-books) Enlightened by biographical focuses, these analysises show that these school disciplines are the results of scientifics and pedagogics political commitments. Taking up these social considerations, the curricula look like time markers of an era. Having access to the status of applied sciences (1920-1940), they depart from the university authority tutory, and then become independent and finally create new disciplines (1947-1969). This process highlights the school-teachers course formation as a productive place of hybrid sciences. Nevertheless, as the after-war era privileges this creative dynamism, these disciplines will never be academically acknowledged. At the turn of this half century studied, we could say that it is rather dissolution of the pedagogics educational science than a consolidation. More than only a study of the transfer from the higher education to the primary school, the thesis explains a non linear complex process of co elaboration of the school teacher knowledge structuring the definition of new formation contents from a professional point of view and the structuration of pedagogics educational science included in the academic field.
Abstract FR:
Cette thèse a pour objet l’étude du phénomène d’institutionnalisation discontinue de trois disciplines (pédagogie-psychologie-sociologie) dans la formation des maîtres du primaire, articulée à l’histoire spécifique de l’enseignement de la science de l’éducation à la Sorbonne, entre 1920 et 1969. Le corpus étudié est composé des curricula officiels de formation (curriculum formel) mis en rapport avec leurs vulgarisations éditoriales (manuels scolaires). Eclairées par des biographiques, l’analyse de ce corpus montre que ces disciplines sont à la résultante d’enjeux politiques, scientifiques, et pédagogiques. Considérés comme des constructions sociales, ces curricula apparaissent comme des marqueurs identitaires d’une époque. Accédant au statut de sciences appliquées (1920-1940), intégrées dans la formation des maîtres, elles s’autonomisent de la matrice universitaire, puis s’émancipent au point de devenir de nouvelles matières (1947-1969). Ce processus fait apparaître le domaine de la formation des instituteurs comme un lieu producteur de sciences hybrides (psychopédagogie, sociopédagogie). Alors que l’après-guerre favorise ce dynamisme créatif, ces dernières ne bénéficieront pas d’une réelle reconnaissance académique. C’est plutôt à une dissolution des sciences humaines au sein de la formation des maîtres à laquelle on assiste qu’à leur consolidation. Plus que simple étude du transfert de disciplines du supérieur au primaire, cette thèse explique un processus complexe et non linéaire de co-construction des savoirs du maître articulant la définition de nouveaux contenus de formation à visée professionnelle et la structuration des sciences humaines dans le champ académique.