Une lecture géographique de l'attractivité : le cas des principales villes du Centre-Ouest Atlantique français
Institution:
Paris 13Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Since the mid-1990's, the notion of attractivity, that is the capacity of a territory to attract and retain the flow of goods, capitals or people, has become the keyword of numerous public policies within territories weakened by metropolisation and territorial competition on various scale levels. Yet is this phrase a mere rhetorical figure or real geographical concept revisiting the idea of polarisation and attraction ? Through the study of the dynamics of migration, this will show how an under-metropolised space like the Atlantic West-Center has become one of France's major migratory destinations since 1990. The main medium-size towns that set it up are intervention territories where local partners try to attract and maintain firms or people. These policies appear all the more voluntarist as medium-size have only developed tentatively in the face of the metropolisation of migration flows since the early 1980's. This work aims at showing that territory attractivity doesn't consist in a mere analysis of flow statistics. Complex, territory-related strategies of the partners are hidden behind these migratory flows. The development policies led by local councils (required attractivity) are thus here confronted to the residential strategies of migrants and entrepreneurs (experienced attractivity). This systemic approach aims at showing that in similar contexts and according to different temporalities, diverging attractivity routes come out from one town to the other. It proves that medium-size towns have no attractivity of their own and it also shows that attractivity and repulsivity take an active part in a whole system. This geographical reading makes us relativize the link between attractivity and local development.
Abstract FR:
Depuis le milieu des années 1990, la notion d'attractivité, c'est-à-dire la capacité d'un territoire à attirer et à retenir les flux de biens, de capitaux ou de personnes, est devenue le mot-clé de nombreuses politiques publiques au sein de territoires fragilisés par la métropolisation et par la concurrence territoriale à différents niveaux d'échelle. Or, ce terme est-il une simple figure rhétorique ou un véritable concept géographique revisitant celui de polarisation et d'attraction ? En prenant l'exemple des dynamiques migratoires, nous montrerons comment un espace sous-métropolisé comme le Centre-Ouest Atlantique est devenu une des destinations migratoires majeures de l'espace français depuis 1990. Les principales villes moyennes qui l'organisent sont des territoires d'intervention au sein desquels les acteurs locaux tentent d'attirer et de retenir entreprises et populations. Ces stratégies d'attractivité apparaissent d'autant plus volontaristes que ces villes moyennes connaissent depuis le début des années 1980 un développement fragile face à la métropolisation des flux migratoires. Cette thèse souhaite ainsi montrer que l'attractivité d'un territoire ne se résume pas à une analyse statistique de flux. Derrière ces courants migratoires se dissimulent des stratégies d'acteurs complexes et territorialisées. Nous avons ainsi confronté les politiques de développement menées par les collectivités locales (" attractivité souhaitée ") aux stratégies résidentielles des migrants et des entrepreneurs (" attractivité vécue "). Cette démarche systémique vise à montrer que, dans un même contexte territorial et selon des temporalités différentes, émergent des " itinéraires d'attractivité " divergents d'une ville à l'autre. Cela prouve qu'il n'existe pas d'attraction propre aux villes moyennes et qu'attractivité et répulsivité font partie prenante d'un même système. Cette lecture géographique nous amène alors à relativiser la relation entre attractivité et développement local.