thesis

Variabilité spatiale et temporelle au sein du système "chasseur-animal-territoire de chasse villageois" : pour une approche géographique de l'estimation de la durabilité de la chasse en Afrique centrale : cas de Cephalophus SPP, du nord-est Gabon

Defense date:

Jan. 1, 2008

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Institution:

Toulouse 2

Disciplines:

Abstract EN:

The present work based on duiker surveys, interviews with hunters and multi-agent modeling, aims at showing that current biological models fail to suggest efficient solutions to manage hunting activities because they ignore the complexity of spatial and temporal patterns that influence biological sustainability of hunting. Duikers (six sympatric species in our study aera) are small forest antelopes belonging to the Cephalophineae (genera Cephalophus). Our study was conducted in North-East Gabon, in the Ogooué Ivindo province, which remains far from economic activities and undeveloped, but conserves a unique biodiversity value. The results of this study can be summarized in the following three results : the notion of maximum sustainable yield developed by biological models is insufficient to understand and predict the sustainability of hunting ; for a same level of offtakes, the "hunter-animal-village territory" system can be sustainable or not depending on the spatial and temporal distribution of offtakes and of hunted populations ; within the village territory, as observed in Ntsieté, "source-sink" dynamics are likely to occur between aeras hunted all year around (along hunting trails close to the village), aeras hunted only at certain seasons (along hunting trails far from the village) and un-hunted aeras (far from hunting trails), ensuring the sustainability of the system. With a combination of ethnological and biological data and taking into account spatial and temporal dimensions in human-nature interactions, the present work presents an original geographical approach to study the sustainability of hunting in Central Africa.

Abstract FR:

Le présent travail de recherche s'inscrit dans un effort d'analyse et de modélisation qui vise à montrer que les modèles biologiques pour évaluer la durabilité de la chasse en Afrique centrale échouent à proposer des solutions efficaces de gestion des activités cynégétiques dès lors qu'ils ignorent la complexité des facteurs spatiaux et temporels qui influent sur la durabilité de la chasse. Les espèces étudiées sont les céphalophes, petites antilopes forestières de la famille des Cephalophineae. Notre étude a été menée au nord-est du gabon, dans l'Ogooué Ivindo. L'ensemble de ce travail de recherche permet de souligner trois résultats essentiels : la notion de prélèvement maximum durable développée par les modèles biologiques classiques est insuffisante pour comprendre la durabilité de la chasse de subsistance ; pour un même niveau de prélèvement, le système "chasseur-animal-territoire de chasse villageois" peut être durable ou non suivant la répartition spatiale et temporelle des prélèvements et des populations animales chassées ; au sein du territoire de chasse, des flux de type "puits-source" entre espaces chassés toute l'année (le long des pistes à proximité du village), espaces chassés à certaines périodes de l'année (sur les pistes loin du village) et especes non chassés (entre les pistes), permettent de maintenir un système durable. En combinant une approche ethnoscientifique avec une approche biologique qui prend en compte les dimensions spatiales et temporelles dans les relations "homme-nature", le présent travail propose une approche géographique originale pour aborder la question de la durabilité de la chasse en Afrique centrale.