Les résistances à l'acquisition d'une langue étrangère
Institution:
Paris 8Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This thesis deals with the question of migrant populations in France having to acquire French as a second language, but also with the various implications it may have for such populations to use a second language in their everyday lives. We decided to focus on a specific part of the French migrant population, the one composed of intellectuals (scholars, university professors, writers). Indeed, such a population is presumably highly motivated to learn the language of the country they have migrated to. However, some resistances can be observed as to use the second language in general, and particularly, to conceptualize and create in this language. The resistances to acquire a second language are not necessarily linked to learning difficulties but in some cases are to be understood as a mere refusal to acquire and assimilate a second language. In fact, this refusal is not so much a matter of learning but a refusal that the second language becomes the first one. The French migrants having to use French as a second language may fear that their first language (mother tongue) would be replaced by the second language. Furthermore, the French migrants may consider that assimilating and speaking a second language might lead to integrating the group speaking this second language, which can be disturbing for the feeling of their identies.
Abstract FR:
La problématique de l'acquisition d'une langue étrangère a fait l'objet d'une étude particulière dans cette thèse. Le questionnement ne porte pas seulement sur les résistances à l'acquisition d'une langue étrangère mais également sur ce que peut impliquer pour le sujet parlant le fait de vivre dans une autre langue. La population d'étude choisie est constituée d'intellectuels migrants (étudiants de troisième cycle, enseignants d'université, écrivains), population dont la motivation pour apprendre la langue française est importante. Pourtant, les résistances persistent : résistance à l'utilisation de la langue seconde, à conceptualiser ou à créer dans cette langue. Par conséquent, les résistances à l'acquisition ne sont pas liées nécessairement à des difficultés d'apprentissage mais sont à interpréter comme un refus de prendre pour acquis, de posséder une autre langue. La question posée ne touche donc pas à un refus de l'apprentissage de la langue mais à un refus que cette langue seconde devienne première. Le sujet parlant peut alors craindre, quand il se trouve dans ce genre de situation, un remplacement de sa langue maternelle par la langue française, une peur que cette langue seconde devienne première. L'assimilation de la langue peut aussi signifier, pour le migrant, s'assimiler au groupe qui parle cette langue. Cela peut alors devenir perturbant pour son sentiment identitaire.