thesis

Curriculum, composition sociale du public scolaire et violence symbolique : étude comparative des collégiens français et belges en éducation physique et sportive

Defense date:

Nov. 6, 2018

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Institution:

Lyon

Disciplines:

Authors:

Abstract EN:

In the second half of the 20th century, work undertaken in the field of curriculum sociology by Anglo-Saxon and after European researchers made it possible to question the legitimacy of curricular knowledge, in particular its socially constructed character. Some studies have shown that there are variations in teaching content depending on the social composition of the school public. In other words, researches have apprehended the unequal effects of curriculum selection by highlighting a hierarchy of knowledge through a hierarchy of students. The aim of this study is to examine the manufacturing processes of inequalities by and in schools as part of physical education (PE) lessons. By drawing on students between 11 and 15 from socially contrasting schools in France and in the French part of Belgium, we tried to show that in PE, school maintained a social sorting role, conducive to cultural arbitrariness and symbolic violence. First, ethnographic observations as well as semi-directive interviews indicated that through curricular choices and the internal structuring of the discipline, teachers could reinforce or even aggravate school inequalities between students and have an impact on their well-being. This was corroborated by the procedure of Condorcet (comparison by pairs survey), which found that some of the most commonly used practice modalities in PE - performance and showing - were perceived as the most stressful by students. Secondly, after having identified with the help of sociometry survey that groups chosen by the students in PE pursued a sociological endogamy logic, we conducted several experiments, some of which used game theory to observe that in vivo, institutional choices were vectors of stress, ill-being and violence for some students.

Abstract FR:

Dans la deuxième moitié du 20è siècle, des travaux entrepris dans le champ de la sociologie du curriculum par des chercheurs anglo-saxons puis européens ont permis d’interroger la légitimité des savoirs curriculaires, en particulier leur caractère socialement construit. Certaines études ont alors fait émerger qu’il existait des variations de contenus d’enseignement en fonction de la composition sociale du public scolaire. Autrement dit, ces recherches ont appréhendé les effets inégalitaires des sélections curriculaires en mettant en évidence une hiérarchisation des savoirs par une hiérarchisation des élèves. La présente recherche se propose d’étudier les processus de fabrication des inégalités par et dans l’école au sein des cours d’éducation physique et sportive (EPS). En prenant appui sur des collégiens d’établissements socialement contrastés en France et en Belgique francophone, nous avons tenté de révéler qu’au cœur des cours d’EPS, l’école maintenait un rôle de tri social, propice à l’arbitraire culturel et à la violence symbolique. En premier lieu, les observations ethnographiques ainsi que les entretiens semi-directifs ont indiqué qu’au travers des choix curriculaires et de la structuration interne de la discipline, les enseignants pouvaient renforcer, voire aggraver, les inégalités scolaires entre les élèves et avoir un impact sur le bien-être de ces derniers. C’est ce qu’a d’ailleurs corroboré le questionnaire lié à la procédure de Condorcet (comparaison par paires) au sein de laquelle les résultats ont dévoilé que des modalités de pratique parmi les plus utilisées en EPS – la performance et la démonstration – étaient ressenties comme les plus stressantes par les élèves. En second lieu, après avoir identifié à l’aide du questionnaire sociométrique que les regroupements choisis par les élèves en EPS poursuivaient une logique d’endogamie sociologique, nous avons mené plusieurs expérimentations dont certaines ont pris appui sur la théorie des jeux pour observer qu’in vivo, les choix institutionnels étaient vecteurs de stress, mal-être et violence pour certains élèves.