Les zones centrales des Parcs Nationaux alpins français (Vanoise, Ecrins, Mercantour) : des conflits au consensus social ? : contribution critique à l'analyse des processus territoriaux d'admission des espaces protégés et des rapports entre sociétés et politiques d'aménagements en milieux montagnards
Institution:
ChambéryDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
This thesis proposes a critical approach of the functioning of the French alpine National Parks, through the analysis of the dynamics which animate for more than 40 years their central areas, strongest protective measures of the French legislative arsenal of nature conservation. The particular context of the alpine mountain supplies elements of understanding of the phenomena of refusal, even perplexity, noticed towards these Administrative Public Establishments. The thesis demonstrates how the alpine central zones have gradually and imperfectly slid by a situation of conflict towards the sketch of a search for social consensus, based on the massive use of the spatial compromise. The first part loosens the parameters of spatial segmentation which presided over the plan and over the demarcation of the alpine central zones. These last ones are conceived not as spaces of "natural" pseudo-fixedness, but as equipped territories answering a general logic of development of the mountain. The second part establishes the conflict as the mode of social construction of the relation in the protected spaces. Four entrances are privileged : the spaces of the conflicts, the actors and the roots of these conflicts. The part ends on the binomial conflict/ consensus through the representations of the "nature" appropriate for the various social groups, which tend to instrument it. The third part makes of the consensus the mode of privileged social exchange of the actors; but it is not set against the conflict, and on the contrary these last ones feed mutually, barriers separating them being unstable. Through the present various activities in central zone, this consensus is built on a compromise : economic through the consequences of the summer frequenting ; spatial with the rigorous spatial partition and the interchangeability with the skiable domains ; politics with the new trump cards which we discover to a for a long time rejected pastoralisme. The last chapter asks the question of the social acceptance of the National Parks, which try to turn to the local development. In the final the thesis joins in a questioning argued of protective measures in France.
Abstract FR:
Cette thèse propose une approche critique du fonctionnement des Parcs Nationaux alpins français, à travers l'analyse des dynamiques qui animent depuis plus de 40 ans leurs zones centrales, plus fortes mesures de protection de l'arsenal législatif français de protection de la nature. Le contexte particulier de la montagne alpine fournit des éléments de compréhension des phénomènes de rejet, voire de perplexité, constatés à l'égard de ces Etablissements Publics Administratifs. La thèse démontre comment les zones centrales alpines ont progressivement et imparfaitement glissé d'une situation conflictuelle vers l'ébauche d'une recherche de consensus social, basé sur l'utilisation massive du compromis spatial. La première partie dégage les paramètres de segmentation spatiale qui ont présidé au tracé et à la délimitation des zones centrales alpines. Ces dernières sont conçues non pas comme des espaces de pseudo-fixité " naturelle ", mais comme des territoires équipés répondant à une logique générale d'aménagement de la montagne. La deuxième partie instaure le conflit comme mode de construction sociale de la relation à l'espace protégé. Quatre entrées sont privilégiées : les espaces des conflits, les acteurs et les racines de ces conflits. La partie se termine sur le binôme conflit/consensus à travers les représentations de la " nature" propres aux différents groupes sociaux, qui tendent à l'instrumentaliser. La troisième partie fait du consensus le mode d'échange social privilégié des acteurs ; mais il n'est pas opposé au conflit, et au contraire ces derniers se nourrissent réciproquement, les barrières les séparant étant mouvantes. A travers les différentes activités présentes en zone centrale, ce consensus se bâtit sur un compromis : économique à travers les retombées de la fréquentation estivale ; spatial avec la partition et l'interchangeabilité spatiales de rigueur avec les domaines skiables ; politique avec les nouveaux atouts que l'on découvre à un pastoralisme longtemps rejeté. Le dernier chapitre pose la question de l'acceptation sociale des Parcs Nationaux, qui tentent de se tourner vers le développement local. Au final la thèse s'inscrit dans une remise en cause argumentée des mesures de protection en France.