thesis

Des processus de différenciation dès l'école maternelle : historicités plurielles et inégalité scolaire

Defense date:

Jan. 1, 2009

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Institution:

Paris 8

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

Almost 40 years ago, statistical studies have been arguing that pre-schooling tends to reduce future failure risks at school without reducing social inequalities related to schooling. The aim of this thesis is to analyse the processes of differentiation related to schooling which are underlying this double fact. To this aim, we have tried to analyse the theoretical schemes existing concerning school failure and « scholar form » in the Sociology of education researches. We attempted to understand how a multiplicity of histories are intertwined in the processes of differentiation, namely pupils’ familial histories embodied in predispositions, curricular histories embodied in taught and required knowledge, materials’ histories embodied in action plans or pedagogical supports, and classes’ histories embodied in habits and reciprocal perceptions. This led us to cross a corpus of institutional and professional texts (ministerial texts, books and reviews concerning pre-school) published since the beginning of the 19th century with qualitative data collected during one year in two classes of the upper level of preschool. This research enabled us to better understand how the difficulties faced in preschool as well as in follow-up schooling by pupils from lower classes backgrounds are mainly due to the scriptural nature of exercises and action plans combined with the way these exercises and action plans are “differentiated” by their teachers depending on the status conferred to pupils in the classroom.

Abstract FR:

Depuis près de 40 ans, des travaux statistiques soutiennent que la préscolarisation tend à réduire les risques d’échecs scolaires ultérieurs sans pour autant diminuer les inégalités sociales face à l’école. L’objet de cette thèse est d’objectiver les processus de différenciation déjà scolaires sous-jacents à ce double constat. A cette fin, à partir notamment de l’analyse des schèmes théoriques présents dans des travaux de sociologie de l’éducation portant sur l’échec et la forme scolaires, nous avons cherché à comprendre comment se conjuguent dans des processus de différenciation une pluralité d’histoires : les histoires familiales des élèves faites prédispositions, les histoires curriculaires faites savoirs enseignés ou exigés, les histoires matérielles faites dispositifs ou supports pédagogiques et les histoires de classe faites de familiarisations et de perceptions réciproques. Cela nous a conduit à croiser un corpus constitué de textes institutionnels et professionnels (textes ministériels, ouvrages et revues consacrés au premier niveau de la scolarité) parus depuis le début du XIXe siècle avec celui que nous avons constitué à la suite d’observations longitudinales réalisées dans deux classes de Grande Section de maternelle. Cette investigation nous a permis de mieux comprendre comment les difficultés rencontrées par des élèves issus de milieux populaires sont, à l’école maternelle comme durant la suite de la scolarité, principalement dues au caractère scriptural des exercices et des dispositifs pédagogiques conjugué à la façon dont ces exercices et ces dispositifs sont « différenciés » par leur enseignant selon le statut qui leur est reconnu dans la classe.