Abstract FR:

AAlors que les grandes métropoles regroupent de plus en plus hommes et activités, la région caféière de Colombie présente une situation paradoxale. C’est une zone de plantation de café, de peuplement récent, ou coexistent microfundia et exploitation capitaliste, localisée a la limite des aires d'influence de Cali, Medellin et Bogota, et bien reliée au port de Buenaventura. Mais c'est aussi un carrefour majeur d'axes de communication, une région dotée d'un très fort sentiment d'identité régionale et de longue tradition industrielle, ou villes moyennes et espaces ruraux associes se développent conjointement avec une classe moyenne dynamique de caféiculteurs propriétaires. Cet espace régional s'organise tôt autour de trois structures élémentaires : un axe méridien de développement, un centre de gravite tricéphale, et une aire culturelle bâtie autour de ces trois mythes fondateurs : le café-roi, la colonisation "paisa" et la petite propriété paysanne. Ces formes héritées se pérennisent ensuite grâce au renouvellement des processus lui ayant donné naissance, pendant que l'intégration régionale est facilitée par la multiplication des relations quotidiennes entre municipes. Au contact des dynamiques contemporaines, l'axe méridien laisse en héritage est remplacé par un axe de développement recentre sur le "map", zone d'influence directe des trois capitales le long de la "troncal del cafe". Manizales, Pereira, Armenia et leurs satellites sont alors le centre unique d'un système urbano-rural performant, ou un cur urbain et cafetier constitue d'un semis urbain dense et de campagnes modernisées et productives, s'oppose à une périphérie moins développée et parfois captive. Un fort sentiment d'identité régionale, la capacité à consolider des structures solides héritées de l'histoire, et une constante adaptation au contexte économique et politique, permettent alors l'apparition de ces espaces intermédiaires, entre grands espaces métropolitains et espaces domines de la périphérie.